- 17:18Essaouira : Bientôt la fin des travaux de réhabilitation de l'ancienne médina
- 17:00Crédit du Maroc en bourse : Holmarcom ouvre la porte aux investisseurs
- 16:00Tokyo :le caftan marocain rayonne à l’Oriental Fashion Show
- 13:00Laâyoune accueille une réunion stratégique du conseil de la confédération africaine de handball
- 11:37M. Omar Amghar, nouveau représentant du Maroc en République de Serbie
- 11:22 Mme Boutaina El Kerdoudi : nouvelle ambassadrice du Maroc au Bangladesh
- 11:22Fatiha Layadi nommée Ambassadrice du Maroc auprès du Danemark
- 11:11M. Majid Halim : un ambassadeur au service des relations Maroc-Malaisie
- 11:10Mustapha El Alami Fellousse nommé Ambassadeur du Maroc en République Centrafricaine
Suivez-nous sur Facebook
L'Italie sous tension : la liberté d'expression des intellectuels remise en question sous le gouvernement Meloni
Depuis l'arrivée au pouvoir de Giorgia Meloni en octobre 2022, les tensions entre le monde intellectuel et le gouvernement italien se sont intensifiées. La récente annulation du monologue de l'écrivain Antonio Scurati sur la télévision publique italienne, la Rai, a ravivé les débats autour de la liberté d'expression et de la censure dans le pays.
Prévu dans le cadre de l'émission Che Sarà pour célébrer le 25 avril, jour de la Libération en Italie, le monologue d'Antonio Scurati a été annulé à la dernière minute. La présentatrice et journaliste Serena Bortone a exprimé son mécontentement sur Instagram, affirmant qu'elle n'avait pas reçu d'explications plausibles pour cette annulation.
Le texte de Scurati, publié par la suite sur Repubblica.it, critiquait ouvertement la droite de Giorgia Meloni et dénonçait la réticence à se prononcer publiquement "antifasciste". L'écrivain y évoquait également l'assassinat de Giacomo Matteotti en 1924 et s'en prenait directement à la Première ministre, l'accusant de s'obstiner à suivre la ligne idéologique de sa culture néo-fasciste d'origine.
L'annulation de l'intervention de Scurati a suscité de vives réactions dans le monde intellectuel. L'Associazione Nazionale Partigiani d'Italia (ANPI) a qualifié cet incident de "fait très grave, un autre coup porté à la liberté d'expression et d'information". De nombreux intellectuels ont exprimé leur indignation sur les réseaux sociaux et dans la presse, dénonçant une forme de censure.
La Rai, quant à elle, nie toute implication dans cette affaire. Paolo Corsini, directrice de l'Approfondimento RAI, a déclaré que la participation de Scurati n'avait jamais été remise en question et que la question relevait d'un aspect économique et contractuel. Cependant, certains estiment que la censure économique peut être un moyen détourné d'imposer le silence sur des sujets sensibles.
Cette polémique intervient dans un contexte où la liberté d'expression en Italie est déjà mise à rude épreuve. L'historien Luciano Canfora est actuellement poursuivi pour diffamation pour avoir qualifié Giorgia Meloni de "néonazie dans l’âme". De plus, l'écrivain Roberto Saviano a récemment dénoncé l'annulation d'une interview et l'attitude de la Rai à son égard, affirmant que sa présence était bloquée par la direction.
Face à cette situation, le président de l'Association des éditeurs italiens, Innocenzo Cipolletta, a exprimé sa solidarité envers Antonio Scurati et a rappelé que "la liberté d'expression est au cœur de la démocratie" et qu'elle "constitue un principe directeur obligatoire pour l'ensemble du monde du livre".
La polémique autour de l'annulation du monologue de Scurati met en lumière les tensions croissantes entre intellectuels et pouvoir en Italie et soulève des questions préoccupantes sur l'état de la liberté d'expression dans le pays.