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Le Maroc s'attaque à la corruption avec une nouvelle stratégie ambitieuse de l'INPPLC

Le Maroc s'attaque à la corruption avec une nouvelle stratégie ambitieuse de l'INPPLC
Mardi 27 Août 2024 - 14:30
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Malgré un potentiel économique considérable, le Maroc continue de lutter contre la corruption, un frein majeur à son développement. Pour y remédier, l’Instance nationale de la probité, de la prévention et de la lutte contre la corruption (INPPLC) a mis en place une nouvelle stratégie, marquant le début d'une ère de réformes.

Depuis plusieurs années, la corruption a sérieusement entravé le fonctionnement de l’administration marocaine. Face à cette situation, le Roi Mohammed VI a nommé Mohamed Bachir Rachdi à la tête de l’INPPLC en décembre 2018. Ancien président de la Commission éthique et bonne gouvernance de la CGEM, Rachdi semblait bien placé pour cette mission. Pourtant, six ans plus tard, le Maroc reste mal classé dans les indicateurs mondiaux de corruption, passant du 83e au 97e rang selon Transparency International.

Cette régression peut s'expliquer par divers facteurs, notamment la crise sanitaire du Covid-19. Malgré une augmentation significative du budget de l’INPPLC, passant de 25 millions à environ 200 millions de dirhams, et une montée en puissance des effectifs à 105 personnes, les résultats restent insuffisants. L'Instance a opté pour une approche sectorielle, mais cette méthode, basée sur le travail en silo, limite les résultats escomptés.

Une approche holistique, englobant la déclaration du patrimoine, la lutte contre l’enrichissement illicite, la participation citoyenne, et la moralisation de la vie publique, semble plus adaptée. Depuis fin 2019, l’INPPLC a lancé une initiative pilote avec des résultats positifs dans le secteur financier. En partenariat avec Bank Al-Maghrib, l’AMMC et l’ACAPS, l’Instance a mené des formations pour environ 1.700 responsables et a élaboré des cartographies des risques pour le secteur bancaire.

Une nouvelle stratégie anticorruption se dessine, visant à créer les conditions nécessaires pour une réduction significative de la corruption. Cette approche, fondée sur des années de construction et d'analyse, devra maintenant démontrer son efficacité dans la lutte contre ce fléau.


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