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Chaos à Beyrouth : Des explosions de téléavertisseurs du Hezbollah faisant des dizaines de victimes

Chaos à Beyrouth : Des explosions de téléavertisseurs du Hezbollah faisant des dizaines de victimes
Mercredi 18 Septembre 2024 - 07:12
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La banlieue sud de Beyrouth, bastion du Hezbollah, a été secouée par des scènes de chaos mardi après-midi, alors que des centaines de téléavertisseurs utilisés par les membres du groupe pro-iranien ont explosé simultanément. Les blessés étaient soignés sur le parking d’un hôpital et sur des civières ensanglantées, tandis que des habitants affluaient pour donner leur sang.

Les explosions, qui ont eu lieu dans plusieurs places fortes du Hezbollah, ont provoqué une panique généralisée à travers le Liban. « De ma vie, je n’ai jamais vu ça », a déclaré Moussa, un habitant de la banlieue sud, qui a demandé à être identifié uniquement par son prénom. « Ma femme et moi allions chez le médecin, et ça a explosé d’un coup (…) j’ai trouvé devant moi des gens allongés par terre », a-t-il raconté. « Les gens ne savaient pas ce qui se passait ».

Le ministère libanais de la Santé a déclaré que neuf personnes avaient été tuées et quelque 2.800 autres blessées. Le Hezbollah a accusé Israël d’être « entièrement responsable » des explosions.

Dans un hôpital de la banlieue sud de Beyrouth, un correspondant de l’AFP a vu des blessés soignés sur un parking, sur des matelas posés à même le sol et des civières couvertes de sang. Devant un autre hôpital, un blessé était soigné dans une voiture. À l’intérieur de l’établissement, un homme blessé au visage, à l’œil et à la main, et un autre à la hanche, étaient pris en charge.

Des images de personnes ensanglantées, certaines ayant perdu leurs doigts, circulaient sur les réseaux sociaux. Sous des tentes installées à la hâte sous un pont dans la banlieue sud de Beyrouth, des centaines de personnes se rassemblaient pour donner du sang, au milieu des sirènes d’ambulances.

Un témoin a déclaré à l’AFP avoir vu un membre du Hezbollah qu’il connaissait recevoir des messages sur son bipeur, avant que l’appareil n’explose.

Ailleurs dans le quartier commerçant de Hamra, des dizaines de personnes étaient rassemblées devant l’entrée de l’un des principaux hôpitaux de la capitale, au milieu des va-et-vient incessants des ambulances. À l’extérieur du service des urgences du Centre médical de l’Université américaine de Beyrouth (AUBMC), des hommes et des femmes, certaines en tchadors noirs, tentaient d’obtenir des nouvelles des blessés dans une atmosphère de chaos.

Certains pleuraient, d’autres poussaient des cris de colère. Une personne au téléphone informait une femme qu’un de ses proches avait perdu une main et était blessé à la hanche.

Les sirènes retentissaient dans toute la ville alors que des ambulances se succédaient, de la Défense civile ou de la Croix-Rouge libanaise, mais aussi d’autres services d’urgence, y compris les secouristes affiliés au mouvement Amal, allié du Hezbollah.

Des soldats et des civils essayaient de faciliter le passage des véhicules, tandis que des secouristes vêtus de gilets fluorescents guidaient les ambulances dans les rues embouteillées de la capitale.

Dans le sud du Liban, un correspondant de l’AFP a vu des dizaines d’ambulances circulant entre les villes de Tyr et de Saïda dans les deux sens, les hôpitaux des deux villes étant submergés.

Un correspondant de l’AFP dans l’est du Liban a indiqué qu’un grand nombre de personnes avaient été blessées dans des incidents similaires dans la vallée de la Békaa.

Le Hezbollah, qui échange des tirs avec Israël depuis près d’un an pour soutenir le Hamas palestinien à Gaza, avait demandé à ses membres de ne pas utiliser leurs téléphones portables pour contrecarrer toute tentative d’espionnage et d’interférence israélienne.


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