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La France apporte son soutien à la CPI dans sa demande de mandats d'arrêt contre Nétanyahou et des dirigeants du Hamas

La France apporte son soutien à la CPI dans sa demande de mandats d'arrêt contre Nétanyahou et des dirigeants du Hamas
Mardi 21 Mai 2024 - 08:43
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La France a officiellement annoncé son soutien à la Cour pénale internationale (CPI) dans sa demande de mandats d'arrêt contre des dirigeants israéliens, dont le Premier ministre Benjamin Nétanyahou, et des membres du mouvement islamiste palestinien Hamas. Cette décision intervient suite aux récentes tensions dans la région et aux appels à la justice internationale pour mettre fin à l'impunité.

Dans un communiqué publié dans la nuit du lundi 20 au mardi 21 mai, le ministère des Affaires étrangères français a réaffirmé son soutien à la CPI et à son indépendance. La France a condamné dès le 7 octobre les attaques du Hamas sur le sol israélien, qualifiant ce groupe terroriste de responsable d'actes barbares contre des civils.

Cependant, Paris a également alerté depuis de nombreux mois sur la nécessité de respecter strictement le droit international humanitaire, en particulier concernant les pertes civiles dans la bande de Gaza et l'accès humanitaire insuffisant. Le communiqué souligne qu'une "solution politique durable" est la "seule" voie pour "rétablir un horizon de paix".

Le procureur de la CPI, Karim Khan, a déclaré lundi avoir réclamé des mandats d'arrêt contre Benjamin Nétanyahou et son ministre de la Défense, Yoav Gallant, pour des crimes présumés tels que "le fait d'affamer délibérément des civils", "homicide intentionnel" et "extermination et/ou meurtre" en lien avec l'opération israélienne à Gaza.

Karim Khan a également demandé des mandats contre trois hauts dirigeants du Hamas, Ismaïl Haniyeh, Mohammed Deif et Yahya Sinouar, pour notamment "l'extermination", "le viol et d'autres formes de violence sexuelle" et "la prise d'otages en tant que crime de guerre".

Si les juges de la CPI décident d'émettre les mandats d'arrêt, cela signifie que, en théorie, n'importe lequel des 124 États membres de ce tribunal serait obligé de les arrêter s'ils se rendaient sur leur territoire. Cependant, la CPI ne dispose d'aucune force de police pour faire appliquer ses mandats et s'appuie sur la volonté de ses États membres de jouer le jeu.

Plusieurs dirigeants de la gauche française ont salué l'annonce de la CPI, tandis que le Premier ministre israélien Benjamin Nétanyahou a rejeté avec dégoût la comparaison faite par le procureur de la CPI entre Israël et les "meurtriers de masse du Hamas". Le ministre des Affaires étrangères israélien, Israël Katz, a quant à lui dénoncé une "décision scandaleuse" et "un déshonneur historique" pour la CPI.

Le Hamas palestinien a également condamné fermement la décision du procureur de la Cour et dénoncé ses "tentatives" d'"assimiler la victime au bourreau".

Alors que la France apporte son soutien à la CPI, le président américain Joe Biden a défendu Israël face à la justice internationale, jugeant "scandaleuse" la demande de mandats d'arrêt contre des dirigeants israéliens. L'Allemagne a regretté la "demande simultanée" du procureur qui donne selon Berlin "l'impression d'une fausse équivalence" entre les dirigeants israéliens et ceux du Hamas.


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