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Mexique et Sahara marocain : des avancées, mais des défis persistent
La visite du président de la Chambre des représentants, Rachid Talbi Alami, au Mexique a permis de renforcer les relations bilatérales entre les deux pays et a révélé des signes encourageants concernant la question du Sahara marocain. Toutefois, des efforts diplomatiques supplémentaires sont nécessaires pour faire évoluer la position officielle du Mexique sur ce dossier.
Des échanges constructifs
Lors de son déplacement à Mexico, Rachid Talbi Alami a rencontré plusieurs responsables politiques mexicains. Ces échanges ont été marqués par une volonté mutuelle de renforcer la coopération entre les deux pays. Un des faits notables de cette visite a été la déclaration du Parti révolutionnaire institutionnel (PRI), qui avait historiquement soutenu la reconnaissance de la pseudo-"RASD", exprimant désormais sa solidarité avec le Maroc sur la question du Sahara.
Cette prise de position reflète une évolution dans la perception du Maroc par une partie de la classe politique mexicaine. Cependant, la position officielle du gouvernement mexicain reste inchangée, nécessitant ainsi une intensification des efforts diplomatiques pour aboutir à un véritable changement.
Des signaux positifs
L’une des avancées notables de cette visite a été le changement de ton du PRI, un parti qui avait reconnu la "RASD" en 1979. Son président, Alejandro Moreno, a affirmé sa "solidarité avec la lutte légitime" du Maroc pour défendre sa souveraineté sur le Sahara, marquant ainsi un tournant dans l’attitude du parti.
D’autres personnalités mexicaines, telles que la sénatrice Olga Sanchez Cordero et la députée Marcela Guerra, ont souligné l’importance du Maroc en tant que pont vers l’Afrique. Plusieurs parlementaires mexicains ont plaidé pour un renforcement de la coopération bilatérale dans des secteurs stratégiques comme le commerce, les énergies renouvelables et l’agroalimentaire.
Un long chemin à parcourir
Malgré ces signaux encourageants, un changement officiel de la position du Mexique sur la question du Sahara marocain nécessitera un travail de fond sur plusieurs années. Comme l’explique Mohamed Badine El Yattioui, professeur d’études stratégiques au Collège de défense des Émirats Arabes Unis, "la diplomatie marocaine doit continuer d’agir de manière pragmatique en mettant en avant des projets concrets de coopération économique, culturelle et universitaire".
Il rappelle également que la Constitution mexicaine inclut des principes de politique étrangère rigoureux, tels que l’autodétermination des peuples et la non-intervention, rendant toute évolution plus complexe. Une stratégie à long terme impliquant les milieux universitaires, intellectuels et économiques semble indispensable pour infléchir la position de Mexico.
Le Maroc doit également valoriser son héritage hispanophone, une dimension sous-exploitée dans ses relations avec les pays d’Amérique latine. "L’espagnol est pratiqué historiquement dans le nord du Maroc et au Sahara marocain. Il serait pertinent de développer des partenariats avec des institutions mexicaines et de promouvoir des experts connaissant bien ce pays", suggère M. El Yattioui.
Si la visite de Rachid Talbi Alami au Mexique a permis d’obtenir des signaux encourageants, elle démontre aussi l’ampleur du travail encore à accomplir pour faire évoluer la position mexicaine sur la question du Sahara marocain. Une approche diplomatique globale, combinant coopération économique, influence culturelle et engagements académiques, sera essentielle pour renforcer durablement les relations entre le Maroc et le Mexique.
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