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Bourita : L'Afrique doit devenir un acteur clé de l'Intelligence Artificielle

Bourita : L'Afrique doit devenir un acteur clé de l'Intelligence Artificielle
Vendredi 21 - 09:15
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L’Afrique est appelée à jouer un rôle clé dans l’évolution de l’Intelligence Artificielle (IA) et à ne plus se limiter au rang de spectateur des débats mondiaux sur cette technologie révolutionnaire. C’est le message qu’a porté le ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita, lors d’une réunion du Conseil de Paix et de Sécurité de l’Union africaine (CPS-UA), mettant en avant l’urgence pour le continent de se positionner stratégiquement face aux défis et opportunités liés à l’IA.

Une technologie à double tranchant

Si l’IA ouvre de nouvelles perspectives de développement, elle représente également un risque croissant pour la stabilité du continent. Selon des données alarmantes, près de 40 % des groupes terroristes utilisent l’IA dans leurs opérations, tandis que des ingérences numériques dans les processus électoraux ont été signalées dans 47 pays à travers le monde. De plus, la prolifération des deepfakes a explosé de 900 % en cinq ans, accompagnée d’une augmentation de 300 % des fausses informations. Ces éléments soulignent l’urgence pour l’Afrique de mettre en place une régulation efficace et des mécanismes de protection contre les dérives de l’IA.

L’IA, un levier pour le développement africain

Au-delà des menaces, l’IA offre d’immenses opportunités, notamment dans des domaines clés tels que l’agriculture. L’intégration de cette technologie pourrait permettre une augmentation de 10 à 20 % de la production agricole, un enjeu crucial dans un continent où la sécurité alimentaire demeure une préoccupation majeure. Par ailleurs, l’IA pourrait révolutionner des secteurs comme la santé, l’éducation et la finance, favorisant ainsi l’inclusion économique et sociale.

L’urgence d’un investissement dans le capital humain

L’un des défis majeurs pour l’Afrique reste le déficit de compétences dans le domaine de l’IA. Actuellement, seuls 1 % des experts mondiaux en intelligence artificielle sont africains, et près de 70 000 ingénieurs spécialisés ont quitté le continent pour chercher de meilleures opportunités à l’étranger. Face à cette situation, la formation et la rétention des talents doivent être une priorité pour éviter une dépendance technologique vis-à-vis des puissances étrangères.

Vers une stratégie africaine de l’IA

Pour répondre aux enjeux de l’IA, l’Afrique doit impérativement adopter une approche proactive. Cela passe par le développement d’infrastructures adaptées, la mise en place de cadres juridiques clairs et une coopération renforcée entre les pays du continent. Le Maroc, sous l’impulsion du Roi Mohammed VI, s’engage déjà dans cette dynamique en partageant son expertise numérique et en encourageant la coopération Sud-Sud.

L’Intelligence Artificielle ne doit pas être perçue comme une menace pour l’Afrique, mais comme une opportunité stratégique pour renforcer son autonomie et son développement. À condition que les États africains prennent pleinement conscience des enjeux et investissent massivement dans cette révolution technologique.

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