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Carlos Ghosn libérable sous caution, le parquet fait appel
Le tribunal du district de Tokyo a accepté mardi la demande de libération sous caution effectuée par Carlos Ghosn, détenu depuis son arrestation le 19 novembre dernier au Japon sur des accusations de malversations financières.
Cette décision a toutefois fait immédiatement l’objet d’un appel du bureau des procureurs de Tokyo qui demande le maintien en détention de l’ancien dirigeant de Nissan et Renault jusqu’à son procès.
Elle n’en reste pas moins une première victoire pour la nouvelle équipe juridique de Carlos Ghosn, dont c’était la troisième demande de mise en liberté.
Carlos Ghosn, dont la caution a été fixée par le tribunal à un milliard de yens (7,9 millions d’euros environ), a interdiction de quitter le Japon, a déclaré le tribunal de Tokyo, précisant que des mesures visant à l’empêcher de falsifier des preuves avaient aussi été instaurées.
Selon l’agence de presse Kyodo, l’architecte de l’alliance Renault-Nissan va notamment être placé sous vidéosurveillance à son domicile.
Interrogé sur Radio Classique, le ministre de l’Economie, français, Bruno Le Maire, a refusé de commenter cette décision de justice.
“Ce qui m’importe c’est que Renault se porte bien et que l’alliance soit consolidée. Nous sommes dans la bonne direction”, a-t-il déclaré.
Le nouvel avocat de Ghosn, Junichiro Hironaka, avait déclaré que son client était prêt à se soumettre à de sévères restrictions, dont la vidéosurveillance et la surveillance de ses communications, dans le but d’obtenir sa libération sous caution.
Sa précédente offre d’engager des agents de sécurité et de porter un bracelet de surveillance de la cheville n’avait pas convaincu les juges, qui avaient évoqué un risque de falsification des preuves.
Carlos Ghosn, en détention à Tokyo depuis son arrestation le 19 novembre, a été inculpé d’abus de confiance aggravé et d’avoir minimisé ses revenus chez Nissan pendant près de dix ans, jusqu’en 2018. Il nie les faits qui lui sont reprochés.
La nomination de Junichiro Hironaka, ténor du barreau japonais, a été largement perçue comme une volonté d’adopter une stratégie juridique plus agressive.
Hironaka, surnommé “le rasoir” pour sa défense affûtée et victorieuse d’affaires très médiatisées, soutient notamment que les allégations retenues par la justice contre son client auraient dû être traitées et réglées comme une affaire interne à Nissan.
La famille de Carlos Ghosn a annoncé lundi avoir saisi les instances de l’Onu chargées de veiller au respect des droits fondamentaux, s’inquiéter notamment de voir l’ancien président de Nissan ne pas bénéficier des conditions d’un procès équitable.
Le nouveau directeur général de Renault, Thierry Bolloré, a réitéré quant à lui mardi son attachement à l’alliance avec Nissan et Mitsubishi qu’il souhaite “équitable” et “sans rapport de force”.
Source : Reuters