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À Paris, Sébastien Lecornu cherche une majorité introuvable avant le dépôt du budget
À peine reconduit à Matignon, Sébastien Lecornu s’emploie à former un gouvernement dans un contexte de paralysie institutionnelle sans précédent.
Le Premier ministre, ancien ministre des Armées, doit présenter le projet de loi de finances pour 2026 dans les prochains jours — faute de quoi le calendrier constitutionnel serait compromis. Mais il devra le faire sans la droite, son principal partenaire politique, et sous la menace de nouvelles motions de censure.
Une impasse née de la dissolution
La France traverse depuis plus d’un an une crise politique chronique, conséquence directe de la dissolution surprise de l’Assemblée nationale en juin 2024 par Emmanuel Macron.
Le scrutin législatif qui s’en est suivi a accouché d’un Parlement sans majorité claire, éclaté entre la gauche, le centre droit et l’extrême droite, plongeant le pays dans une succession de gouvernements éphémères : quatre Premiers ministres en seize mois.
Dans ce climat d’instabilité, le budget 2026 n’a toujours pas été déposé, alors que la Constitution impose un délai de 70 jours avant la fin de l’année pour l’examiner.
Sébastien Lecornu dispose donc de moins de 48 heures pour soumettre un texte, au plus tard mardi.
Macron attendu au Caire, le calendrier se complique
L’agenda présidentiel n’arrange rien : Emmanuel Macron se rend lundi en Égypte pour afficher son soutien à l’« accord Trump » censé mettre fin à la guerre à Gaza.
Cette visite pourrait empêcher la tenue d’un Conseil des ministres, repoussant encore la formation du gouvernement Lecornu II.
Dans son entourage, certains redoutent un scénario de “gouvernement provisoire”, limité à quelques ministres régaliens et aux portefeuilles financiers, le temps de présenter un budget minimaliste.
Un gouvernement menacé avant même d’exister
Lecornu marche sur une ligne de crête. Les Républicains (LR) et les centristes de l’UDI ont choisi de ne pas rejoindre la nouvelle équipe, réduisant ses marges de manœuvre.
Le parti Horizons, dirigé par Édouard Philippe, temporise encore. Seuls le Modem de François Bayrou et les députés du camp présidentiel affichent un soutien sans enthousiasme.
Dans ces conditions, le Premier ministre ne peut compter que sur des appuis “texte par texte” au Parlement, une formule qui garantit la survie immédiate du gouvernement mais interdit toute stabilité durable.
La gauche brandit la menace de la censure
Sébastien Lecornu affronte aussi la colère des partis d’opposition.
Le Parti socialiste (PS), pivot potentiel pour éviter une motion de censure, conditionne son soutien à plusieurs concessions majeures, dont la suspension immédiate de la réforme des retraites — mesure emblématique du second mandat Macron, adoptée au forceps en 2023 et à l’origine de mois de contestation sociale.
« Une telle suspension ne règlerait pas tout, mais ce serait un signe d’ouverture », a déclaré Olivier Faure, premier secrétaire du PS, dans La Tribune Dimanche.
Mais le reste de la gauche, le Rassemblement national (RN) et l’Union des droites pour la République (UDR) ont déjà annoncé qu’ils voteraient la censure, promettant de faire tomber Lecornu II dès son investiture.
L’équation impossible de Sébastien Lecornu
Face à ces menaces, le Premier ministre a prévenu qu’il démissionnerait “si les conditions politiques n’étaient plus remplies”, reprenant la formule qu’il avait utilisée quelques jours avant d’être reconduit.
Une manière d’adresser un message autant à l’opposition qu’à l’Élysée.
S’il parvient à présenter son budget dans les temps, Sébastien Lecornu n’en sera pas moins à la tête d’un gouvernement fragile, contesté et sous surveillance parlementaire permanente — une situation qui illustre plus que jamais la fin du cycle politique ouvert par Emmanuel Macron en 2017.