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États-Unis : un marathon oratoire au Sénat pour défier Donald Trump

Hier 16:21

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L’histoire du Sénat américain vient d’être marquée par un exploit hors du commun. L’élu démocrate Cory Booker a établi mardi soir un nouveau record en prononçant le plus long discours jamais enregistré dans cette chambre législative : plus de 24 heures et 18 minutes de plaidoirie ininterrompue contre la politique de Donald Trump.

Un exploit physique et politique

Debout, sans pause et sans possibilité de s’asseoir, Cory Booker a enchaîné les heures de discours, dénonçant ce qu’il considère comme des atteintes à la Constitution et aux valeurs fondamentales des États-Unis. Ce marathon oratoire a non seulement battu le précédent record établi en 1957 par Strom Thurmond – un sénateur opposé aux droits civiques – mais a aussi marqué un moment fort de l’opposition démocrate.

« Ce n’est pas une question de gauche ou de droite. C’est une question de bien ou de mal », a déclaré Booker, visiblement déterminé à faire entendre sa voix face aux décisions de l’administration Trump.

La stratégie du filibuster : une tradition parlementaire

Aux États-Unis, la prise de parole prolongée au Sénat, appelée « filibuster », permet à un élu de ralentir ou d’empêcher un vote en monopolisant la parole. Cette tactique, héritée du mot français « flibustier », symbolise une forme d’obstruction législative, bien que dans ce cas précis, aucun vote imminent ne soit concerné.

Le règlement du Sénat impose des conditions strictes : l’orateur doit rester debout, ne peut pas quitter la salle ni faire de pauses, sauf si un collègue lui pose une question – ce qui lui permet de reprendre brièvement son souffle. Booker s’est ainsi imposé une épreuve d’endurance exceptionnelle pour défendre sa vision politique.

Une contestation politique marquée par l’émotion

Ce n’est pas la première fois qu’un sénateur utilise cette tactique pour exprimer son opposition. En 2013, le républicain Ted Cruz avait déjà tenu un discours de 21 heures contre la réforme de la santé d’Obama. Mais Cory Booker s’inscrit dans une autre logique : plus qu’un blocage procédural, son intervention visait à mobiliser l’opinion publique contre les politiques de Trump.

Visiblement fatigué mais déterminé, il a conclu son intervention en appelant les Américains à agir : « Si vous aimez votre prochain, si vous aimez ce pays, montrez votre amour. Empêchez-les de faire ce qu’ils tentent de faire. »

Un appel qui résonne comme un défi direct à la majorité républicaine et qui pourrait marquer un tournant dans la mobilisation contre les décisions de Donald Trump.

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