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Frappes nocturnes et riposte : nouveau pic de tension entre le Pakistan et l’Afghanistan
Le Pakistan a annoncé dimanche qu’il riposterait « fermement » à l’opération de représailles menée par les autorités afghanes durant la nuit le long de la frontière commune. L’intervention, revendiquée par le ministère de la Défense taliban, visait selon Kaboul des positions pakistanaises en réponse à « violations répétées » et à des frappes aériennes attribuées à l’armée pakistanaise.
De son côté, Islamabad a mis en garde : toute « provocation » sera accueillie par une réponse « musclée et efficace », a déclaré le Premier ministre Shehbaz Sharif. Le ministre de l’Intérieur, Mohsin Naqvi, a même brandi la menace d’une réplique comparable à celle infligée à l’Inde en mai, évoquant une « réponse écrasante » pour dissuader toute nouvelle agression.
Frontières fermées, circulation interrompue
Au petit matin, plusieurs postes-frontières clés — dont Torkham et Spin Boldak — étaient fermés, perturbant les flux de personnes et de marchandises entre les deux pays. Torkham, plaque tournante du commerce et point de transit pour des milliers d’Afghans expulsés récemment par Islamabad, a été « complètement fermé » et le personnel civil retiré, a indiqué un responsable pakistanais. Des troupes paramilitaires supplémentaires ont été déployées côté pakistanais.
En Afghanistan, la fermeture du poste de Chaman a également été rapportée. Ces mesures reflètent la crainte d’une escalade à la suite des échanges de tirs et des opérations nocturnes.
Contexte : la menace du TTP au cœur des tensions
Les relations entre Kaboul et Islamabad sont régulièrement entachées depuis le retour des talibans au pouvoir en 2021. Islamabad accuse les talibans afghans d’héberger et de soutenir le Tehreek-e-Taliban Pakistan (TTP), un groupe séparatiste responsable d’attaques meurtrières au Pakistan. Le TTP a revendiqué des attentats récents dans le nord-ouest du Pakistan qui ont fait 23 morts, accentuant la pression sur Islamabad.
Un rapport du Conseil de sécurité de l’ONU a même estimé que le TTP avait été l’un des principaux bénéficiaires du retour des talibans au pouvoir, bénéficiant d’un accueil et d’un soutien actifs. Kaboul rejette ces accusations et accuse Islamabad, en retour, de soutenir d’autres groupes extrémistes — notamment des cellules régionales de l’État islamique.
Risque d’escalade et réminiscence du conflit avec l’Inde
Les déclarations des responsables pakistanais, faisant explicitement référence à la crise avec l’Inde en mai — marquée par échanges de missiles, drones et tirs d’artillerie — traduisent la gravité perçue du moment. Islamabad avertit que l’armée « ne fera aucun compromis » sur sa défense.
À Islamabad, les autorités justifient leurs opérations par la nécessité de neutraliser des bastions du TTP dans des provinces frontalières afghanes comme Kunar, Nangarhar, Paktia, Khost et Helmand. De son côté, Kaboul affirme avoir mené une opération de représailles « réussie » et annonce l’avoir achevée vers minuit, sans préciser l’ampleur des dégâts ou des pertes.
Un conflit aux lourdes conséquences humaines
La situation intervient après une année 2024 particulièrement meurtrière pour le Pakistan, avec plus de 1 600 morts liées à la violence, majoritairement des soldats. Les nouveaux affrontements frontaliers et la fermeture des points de passage risquent d’aggraver la crise humanitaire déjà alimentée par expulsions et déplacements.
Alors que les deux pays naviguent entre accusations et menaces, la communauté internationale suit avec inquiétude l’évolution d’un brasier qui, s’il dégénère, pourrait déstabiliser davantage une région déjà fragile.