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Istanbul accueille une réunion diplomatique clé sur l’avenir de Gaza
La Turquie réunit ce lundi à Istanbul les ministres des Affaires étrangères de plusieurs pays musulmans, dans une initiative visant à peser sur l’avenir de Gaza, alors que la trêve en vigueur demeure fragile et que la situation humanitaire sur le terrain reste critique. Sont attendus les chefs de la diplomatie de la Turquie, de l’Arabie saoudite, du Qatar, des Émirats arabes unis, de la Jordanie, du Pakistan et de l’Indonésie, un groupe déjà reçu par Donald Trump fin septembre à New York, en marge de l’Assemblée générale des Nations unies.
La rencontre survient dans un contexte marqué par un cessez-le-feu appliqué depuis le 10 octobre, après deux ans d’un conflit particulièrement destructeur opposant Israël et le mouvement palestinien Hamas. Ce fragile accord s’inscrit dans le cadre du plan présenté par Washington, qui prévoit notamment le déploiement progressif d’une force internationale de stabilisation à Gaza.
En amont de cette réunion, le ministre turc des Affaires étrangères, Hakan Fidan, a rencontré une délégation du bureau politique du Hamas conduite par Khalil al-Hayya. Le responsable turc a réaffirmé la nécessité d’aller au-delà du simple arrêt des hostilités : « Un cessez-le-feu à lui seul ne suffit pas. Il faut une solution politique durable et l’assurance que Gaza soit administrée par les Palestiniens eux-mêmes », a-t-il déclaré à Istanbul.
La Turquie entend plaider pour des mécanismes permettant aux Palestiniens de contrôler la sécurité et la gouvernance dans la bande de Gaza. Ankara insiste également sur l’urgence d’un renforcement massif de l’aide humanitaire, alors que les infrastructures civiles y sont sévèrement endommagées.
Cependant, le rôle de la Turquie dans ce dossier suscite la méfiance d’Israël, qui considère Ankara trop proche du Hamas. Le gouvernement israélien a déjà exprimé son opposition à la participation turque à la future force internationale de stabilisation, estimant que seuls des pays « impartiaux » devraient y prendre part. Ce climat de défiance se manifeste également sur le terrain : une équipe turque de secours dépêchée pour participer à l’identification de corps à Gaza n’a toujours pas obtenu l’autorisation d’entrer dans le territoire.
La réunion d’Istanbul devrait permettre de mesurer les convergences – et divergences – entre pays musulmans autour de la phase à venir : reconstruction, gouvernance locale, sécurité et rôle des partenaires internationaux. Si tous s’accordent sur la nécessité de préserver la trêve, le chemin vers une solution politique durable demeure encore long et fragile.
