L'Afrique du Sud et Maurice en tête du classement de l'administration en ligne en Afrique

Un nouveau rapport du département des questions économiques et sociales des Nations unies (UN DESA) vient de révéler que 19 pays africains sont désormais considérés comme des champions de l'administration en ligne. Parmi eux, l'Afrique du Sud et Maurice se maintiennent aux deux premières places, tandis que la Tunisie devance les Seychelles.

Intitulé « E-Government Survey 2024 Accelerating Digital Transformation for Sustainable Development », ce rapport évalue le niveau de développement de l'administration électronique dans les pays du monde à travers l'indice de développement de l'administration en ligne (EGDI). Cet indice composite prend en compte l'indice des services en ligne (OSI), l'indice de l'infrastructure des télécommunications (TII) et l'indice du capital humain (HCI).

L'Afrique du Sud (0,8616), Maurice (0,7506) et la Tunisie (0,6935) ont obtenu les scores les plus élevés du continent à l'EGDI. Ces résultats montrent une amélioration significative du développement de l'administration en ligne à l'échelle mondiale, avec une valeur moyenne de l'EGDI atteignant 0,6382 sur une échelle de 0 à 1, contre 0,6102 en 2022.

Le rapport souligne que l'Asie a connu la plus forte augmentation de sa valeur moyenne de l'EGDI (7,7 %), suivie par l'Afrique (4,8 %), les Amériques et l'Océanie (4,1 %), et l'Europe (2,3 %). Cette progression reflète l'augmentation des investissements dans l'infrastructure numérique au cours du processus de reprise après la pandémie de la Covid-19.

En plus du trio de tête, le Maroc (0,6841), les Seychelles (0,6773) et l'Égypte (0,6699) figurent dans le top 100 avec des valeurs d'EGDI supérieures à la moyenne mondiale. La moyenne africaine s’est établie cette année à 0,4247 contre 0,4054 en 2022, soit une croissance de 4,8%.

La composante de l’EGDI qui sous-tend la progression des pays du continent est le TII. De 0,3546 en 2022, elle est passée à 0,4534 en 2024, soit une progression de 27,8%. Cette évolution souligne l'importance accordée à la mise en place d'infrastructures de télécommunications solides comme fondement de la croissance numérique.

L'UN DESA indique que cette situation « reflète des lacunes importantes en matière d'infrastructures numériques, de services en ligne et de développement du capital humain, qui nécessitent une attention urgente ». L'Afrique du Sud et Maurice sont les seuls pays africains à avoir un EGDI très élevé (supérieur à 0,75), les plaçant parmi les champions mondiaux sur ce segment de la transformation numérique.

D'autre part, 17 pays africains affichent un EGDI élevé (entre 0,50 et 0,75), 28 ont obtenu un score moyen (compris entre 0,25 et 0,50) et 7 ont eu un faible score. Ces derniers incluent le Burundi, le Niger, le Tchad, l'Érythrée, la Somalie, le Sud-Soudan et la République centrafricaine.

La numérisation des services publics s’inscrit dans le cadre de la stratégie de transformation numérique pour l’Afrique 2020 - 2030. Elle vise à exploiter les technologies et l'innovation numériques pour garantir à terme les avantages de la révolution numérique pour le développement socioéconomique du continent. Cependant, cette numérisation permet aux pays africains de relever un certain nombre de défis, tels que le renforcement des cadres juridiques pour garantir la sécurité des données personnelles et institutionnelles, l’investissement dans les formations au numérique, la lutte contre la corruption grâce à l’automatisation des systèmes, et l’amélioration de l’efficacité des services administratifs.

Enfin, le rapport de l'UN DESA met en lumière les progrès significatifs réalisés par les pays africains en matière d'administration en ligne. Toutefois, il souligne également les défis persistants qui nécessitent une attention urgente pour assurer une transformation numérique inclusive et durable sur le continent.