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L’élevage ovin espagnol sous pression : appel à la diversification face à la dépendance marocaine
L’Espagne sonne l’alarme sur l’avenir de sa filière ovine. L’organisation agricole Union de Uniones a récemment interpellé le ministère espagnol de l’Agriculture, de la Pêche et de l’Alimentation pour dénoncer la fragilité croissante du secteur, exacerbée par une forte dépendance vis-à-vis du marché marocain. Lors d’une réunion sectorielle tenue le 9 avril, l'organisation a insisté sur la nécessité d’une réponse urgente pour assurer la survie de cette activité essentielle, tant sur le plan économique qu’environnemental.
Un cheptel en chute libre
La situation est préoccupante. Selon les données partagées par l’Union des Unions, l’Espagne a perdu plus d’un demi-million de brebis reproductrices entre janvier 2024 et janvier 2025. En cinq ans, le cheptel ovin a reculé de 15 %, soit près de 1,9 million d’animaux. Le secteur caprin n’est pas épargné : 77 000 chèvres reproductrices ont disparu en un an, et 355 000 en cinq ans, représentant une baisse de 17 %.
Cette érosion s'explique par plusieurs facteurs : la flambée des coûts de production, la diminution de la demande intérieure, et une politique d’exportation centrée principalement sur un seul partenaire – le Maroc. Une stratégie jugée risquée par Josep Puig, représentant de l’Union des Unions pour les filières ovine et caprine : « Il est impératif de ne pas concentrer nos exportations sur un seul marché. La viabilité de nos élevages en dépend. »
Diversification des débouchés, une priorité
L’Union des Unions appelle le gouvernement à ouvrir de nouveaux marchés internationaux pour limiter cette dépendance commerciale. L’organisation souhaite également que les autorités soutiennent davantage les éleveurs dans cette transition, en facilitant l’accès à de nouveaux débouchés et en accompagnant les efforts de reconversion vers des modèles plus résilients.
Au-delà de l’aspect économique, les éleveurs rappellent que leurs activités jouent un rôle clé dans l’entretien des zones rurales et la préservation des écosystèmes. Le pastoralisme permet notamment d’exploiter durablement des espaces difficiles d’accès, contribuant à maintenir la biodiversité et à prévenir les incendies.
Le dossier sensible de la laine
Autre dossier en suspens : la valorisation de la laine. Depuis le Forum sur l’élevage extensif, aucune avancée significative n’a été constatée sur la question de la réglementation des sous-produits animaux non destinés à la consommation humaine. Cette réglementation, jugée trop stricte, empêche les éleveurs de tirer profit de la laine, devenue un coût plus qu’une ressource.
L’Union des Unions plaide pour un assouplissement des normes afin de redonner de la valeur à ce sous-produit et de créer de nouvelles opportunités économiques pour les exploitations rurales.
Vers une réouverture des exportations vers la Chine ?
Enfin, l’organisation demande la levée de l’interdiction des exportations de laine vers la Chine, suspendues à cause d’anciens foyers de brucellose et de fièvre catarrhale ovine. Pourtant, l’Espagne est déclarée indemne de ces maladies depuis plus de deux ans. Pour les éleveurs, cette réouverture représenterait une bouffée d’oxygène dans un contexte déjà tendu.
Alors que la filière ovine espagnole vacille, ses représentants réclament un plan d’action concret et ambitieux. Diversifier, valoriser, protéger : tels sont les mots d’ordre d’un secteur qui lutte pour sa survie, tout en continuant à jouer un rôle central dans le tissu rural espagnol.
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