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La légalisation de l’euthanasie divise le Portugal
La légalisation de l’euthanasie au Portugal, un des sujets brûlants dans ce pays, figure au centre des débats de l’Assemblée de la république (parlement) dont les membres sont divisés entre partisans et opposants.
L’Assemblée de la République entame jeudi l’examen de cinq projets de loi sur la dépénalisation de l’euthanasie, présentés par le Bloc de la gauche (BE), le parti socialise au pouvoir (PS), le parti Personnes-Animaux-Nature (PAN), le parti écologique (PEV) et Initiative Libérale.
Le Parti communiste portugais (PCP) avait annoncé auparavant qu’il s’opposait à la légalisation de l’euthanasie, de même que le parti populaire (CDS-PP) et le parti Chega (extrême droite).
Chega, par la voix de son leader, André Ventura, a défendu la tenue d’un référendum sur la légalisation de l’euthanasie, soulignant que le dernier mot “appartient aux Portugais et non à un groupe de députés”.
Cette formation politiquehega a fait valoir que cette question aussi importante qu’est l’euthanasie devrait faire l’objet d’un débat public, par voie de référendum, a plaidé Ventura, cité par un communiqué du parti.
Il considère qu’avant tout débat sur la dépénalisation de l’euthanasie, un investissement et un développement réels et efficaces en matière de soins palliatifs devraient être discutés, notant que le développement d’une société se mesure également par la protection accordée à ses citoyens les plus fragiles et les plus vulnérables.
Par ailleurs, des représentants de diverses confessions religieuses se sont également élevés contre la pratique de l’euthanasie et la mort assistée.
Ces dignitaires ont exprimé cette position après une récente audience avec le président de la République, Marcelo Rebelo de Sousa, tout en défendant les mesures qui renforcent les soins palliatifs.
Le Conseil d’éthique s’est également dit opposé aux projets de lois qui vont être examinés au parlement, selon une note publiée sur son site web.
Le Conseil national d’éthique pour les sciences de la vie a indiqué avoir exprimé un “avis éthique défavorable” aux projets de loi visant à dépénaliser l’assistance médicale à la mort.
En outre, un groupe de confessions religieuses, dit le Groupe de travail interconfessionnel (GTIR) a affirmé que la légalisation de l’euthanasie et du suicide assisté, constitue un “acte grave” vis-à-vis des “plus vulnérables” de la société et une “atteinte à leurs droits fondamentaux”.
La position du GTIR, est approuvée par huit confessions religieuses présentes au Portugal, qui ont signé une Déclaration intitulée “Prendre soin jusqu’au bout avec compassion”
Les signataires de la Déclaration réaffirment la conviction que les soins palliatifs sont la meilleure réponse que l’Etat doit offrir obligatoirement de manière suffisante, en quantité et en qualité, pour répondre aux besoins dans ce genre de cas.
Des associations catholiques de médecins, d’infirmiers et de professionnels de la santé, de psychologues, de juristes et d’hommes d’affaires ont aussi critiqué la précipitation à voter en faveur de la dépénalisation de la mort médicalement assistée et ont appelé aussi à un référendum national.
Ces professionnels se sont dits, dans un communiqué, contre «la programmation parlementaire si rapide du vote» des projets de loi sur l’euthanasie.
«Cette urgence injustifiée révèle un mépris des instruments de la démocratie participative», considèrent-ils, soulignant qu’il s’agit d’une «question de portée civilisationnelle pertinente» qui mérite d’être exprimée par la volonté populaire.
Même son de cloche pour le président du CDS-PP, Francisco Rodrigues dos Santos, qui a réitéré que son parti votera contre la décriminalisation, notant que sa formation soutient l’organisation d’un référendum à ce sujet.
“Il est nécessaire d’écouter le pays et il doit y avoir un débat qui ne soit pas précipité mais bien mûri sur cette question”, a-t-il dit.
«Il est irresponsable d’offrir la mort à la demande d’un patient qui peut disposer de tous les soins médicaux nécessaires pour calmer ses douleurs et atténuer sa souffrance”, a-t-il ajouté.
Néanmoins, le PS s’est dit contre la tenue d’un référendum sur la dépénalisation de l’euthanasie, et veut plutôt que le projet soit voté le plus tôt possible.
Pour les socialistes, l’Assemblée de la République “a une légitimité absolue” pour statuer sur les projets relatifs à la dépénalisation de l’euthanasie, réfutant le scénario d’une consultation populaire, soutenue par l’Église catholique.
Dans le même ordre d’idées, la coordinatrice du BE, Catarina Martins, a soutenu qu’il existe “un énorme consensus” au Portugal sur la question de l’euthanasie par ceux qui souffrent, affirmant que son parti va voter en faveur de tous les projets de loi y afférents.
Pour Martins, «lorsqu’une personne souffre profondément et que, selon l’avis médical, rien ne peut être fait pour la guérir», elle ne doit pas être forcée à voir sa souffrance prolongée et pourrait décider d’y mettre fin».
Les projets de loi couvrent les patients portugais qui se trouvent dans une situation de souffrance extrême, avec une blessure incurable ou une maladie mortelle et incurable. Deux médecins, dont au moins un spécialiste de la maladie, et un psychiatre doivent signer la demande de mort, outre son approbation par un Comité de vérification et d’évaluation.
Actuellement au Portugal, l’incitation ou l’assistance à l’euthanasie, considérées par le code pénal comme homicides, sont passibles de trois ans de prison.
Source : MAP