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"La prospérité repose sur la bonne gestion des ressources naturelles"
Le Maroc se réjouit aujourd'hui d'un retour tant espéré des précipitations, après des années de sécheresse préoccupante. Mais cette bénédiction naturelle pose une question fondamentale : comment gérer durablement nos ressources naturelles sans compromettre l’avenir ? L’histoire montre que ce n’est pas la richesse en ressources qui façonne le destin des civilisations, mais la manière dont elles les administrent.
Ibn Khaldoun, dans Al-Muqaddima (1377), souligne que "la prospérité repose sur la bonne gestion des ressources naturelles". Pour lui, la force d'un État ne dépend pas seulement de ses richesses, mais de sa capacité à les préserver et les valoriser intelligemment. Lorsqu’une société néglige cet équilibre, elle se fragilise et s’expose au déclin.
Cette réflexion trouve un écho chez Al Farabi (872-950), qui, dans La Cité Vertueuse, associe l’épanouissement d’une société à une organisation rationnelle et durable de ses biens communs. Eau, terres agricoles, forêts et ressources marines ne sont pas de simples matières premières à exploiter, mais des fondements stratégiques à préserver.
Une leçon de l’histoire : l'exemple mésopotamien
L’histoire nous enseigne que certaines civilisations ont prospéré grâce à une gestion éclairée de leurs ressources, tandis que d’autres se sont effondrées faute d’anticipation.
L’exemple de la Mésopotamie, berceau des premières grandes civilisations, est révélateur. Les Sumériens et Babyloniens avaient conçu des systèmes d’irrigation avancés, mais une mauvaise gestion des sols et de l’eau a provoqué leur déclin. La salinisation excessive des terres, due à un drainage inefficace, a appauvri les sols au point de les rendre stériles. Sans base agricole, ces civilisations ont perdu leur stabilité et ont fini par disparaître.
Cette leçon reste d’actualité. Dans un monde confronté à une crise environnementale grandissante, ne pas apprendre du passé serait une erreur stratégique.
Un modèle marocain entre avancées et défis
Le Maroc, à l’instar des grandes civilisations du passé, fait face à un choix crucial : adapter sa gestion des ressources à un environnement en mutation.
Grâce au Plan Maroc Vert (2008), des avancées majeures ont été réalisées, notamment dans l’amélioration de la productivité agricole et la sécurisation de l’approvisionnement alimentaire, même en période de crise comme celle du COVID-19. Mais ces progrès ne doivent pas masquer les défis persistants : surexploitation des nappes phréatiques, pollution, pression urbaine croissante et épuisement des ressources halieutiques.
L’enjeu est clair : conjuguer développement et gestion durable. Pour cela, une approche intégrée impliquant tous les secteurs économiques (agriculture, industrie, tourisme…) est essentielle.
Le dessalement, une réponse aux tensions sur l'eau
Le Maroc ne peut plus se fier aux précipitations irrégulières pour garantir son accès à l’eau. Il a donc misé sur le dessalement, désormais au cœur de sa stratégie hydrique.
Des stations comme celle de Chtouka Ait Baha incarnent cette transition en fournissant eau potable et irrigation. Mais cette solution n’est pas sans défis : coût énergétique élevé, impact environnemental des rejets de saumure et dépendance aux infrastructures côtières.
Il ne s’agit pas seulement d’augmenter la production d’eau, mais de s’assurer que chaque ressource est exploitée de manière durable et efficace.
Un tournant décisif pour le Maroc
Désormais, attendre la pluie ne suffit plus. Comme l’eau seule ne fait pas pousser les récoltes, les ressources naturelles ne génèrent pas de prospérité sans une gestion rigoureuse et visionnaire.
L’urgence n’est pas seulement de contrer la sécheresse, mais de bâtir un modèle résilient où chaque ressource est valorisée. L’histoire nous l’enseigne : la nature offre des opportunités, mais leur transformation en richesse durable dépend de la sagesse de ceux qui les exploitent.
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