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La société civile marocaine réclame une réforme audacieuse et inclusive du Code de la famille

Mardi 14 Octobre 2025 - 19:45
La société civile marocaine réclame une réforme audacieuse et inclusive du Code de la famille

À l’occasion de la Journée nationale de la femme marocaine, célébrée chaque 10 octobre, un collectif regroupant plus de soixante associations et personnalités publiques a lancé un appel solennel pour une réforme « profonde et courageuse » du Code de la famille. Cet appel, initié par la Coordination féminine pour une réforme globale et profonde du Code de la famille, marque une nouvelle étape dans le débat national sur l’égalité entre les sexes et les droits des femmes.

Les signataires, issues du monde associatif, syndical, universitaire et médiatique, appellent à dépasser les révisions techniques pour engager une refonte globale du texte adopté en 2004. Leur manifeste, rendu public à Rabat, plaide pour un Code garantissant réellement l’égalité et la justice entre les citoyennes et les citoyens.

« Il ne s’agit pas d’un simple ajustement de certaines dispositions, mais d’un choix stratégique pour les générations actuelles et futures », souligne la Coordination, qui rappelle que la réforme du Code de la famille est devenue un enjeu politique et sociétal majeur, au cœur du modèle de société que le Maroc souhaite bâtir.

Vingt ans après la réforme de 2004, un contexte en mutation

Adoptée sous le règne de SM le Roi Mohammed VI en 2004, la première réforme de la Moudawana avait marqué une avancée historique dans les droits des femmes marocaines, en consacrant la coresponsabilité des époux, la restriction de la polygamie et la facilitation du divorce judiciaire.

Mais, deux décennies plus tard, les associations estiment que le contexte social, démographique et juridique du pays a profondément changé. « Les attentes des Marocaines ne sont plus les mêmes qu’en 2004. Les femmes sont désormais plus instruites, plus présentes dans la vie économique et plus conscientes de leurs droits », indique le manifeste.

La Constitution de 2011, qui interdit toute discrimination fondée sur le sexe, et les engagements internationaux du Maroc en matière de droits humains, imposent selon elles une révision cohérente et ambitieuse du Code de la famille.

Vers une réforme de fond et non de façade

Pour la Coordination, toute révision limitée ou partielle serait insuffisante. Elle appelle à un débat national sincère et transparent, fondé sur les principes d’égalité, de dignité et de justice sociale.

Les signataires posent des questions essentielles : « Souhaitons-nous réellement consacrer le principe de l’égalité effective entre les femmes et les hommes, tel qu’inscrit dans la Constitution ? Sommes-nous prêts à garantir la pleine citoyenneté des femmes tout en préservant l’intérêt supérieur des enfants ? »

Cet appel résonne comme une interpellation directe aux institutions chargées de la réforme du Code, actuellement en phase de concertation à l’initiative du ministère de la Justice et du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire.

Une mobilisation nationale et un message fort

L’appel est soutenu par des associations emblématiques telles que l’Union de l’action féminine, l’Association démocratique des femmes du Maroc, la Fédération de la Ligue des droits des femmes, Jossour – Forum des femmes marocaines, ou encore la Fondation Ytto.

Des organisations régionales, de Casablanca à Ouarzazate, de Tétouan à Al Hoceïma, se sont également jointes au mouvement, illustrant la portée nationale de la mobilisation.

Les militantes affirment que cette réforme doit être un acte de transformation et non un simple ajustement. « L’histoire retiendra si, à ce moment charnière, nous avons choisi la justice et le progrès, ou si nous avons cédé aux compromis de circonstance », prévient la Coordination.

Pour beaucoup, cette révision est l’occasion pour le Maroc de confirmer son leadership régional en matière de réformes sociales et d’égalité des genres. En dépassant les résistances conservatrices, le Royaume pourrait tracer une nouvelle voie vers un modèle de société plus juste et plus inclusif.



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