Advertising
  • Fajr
  • Lever du soleil
  • Dhuhr
  • Asr
  • Maghrib
  • Isha

Suivez-nous sur Facebook

Le Maroc au seuil d’une huitième année de sécheresse : l’urgence d’une souveraineté hydrique

Mercredi 15 Octobre 2025 - 08:00
Par: Naji khaoula
Le Maroc au seuil d’une huitième année de sécheresse : l’urgence d’une souveraineté hydrique

Alors que le Royaume fait face à un déficit hydrique sans précédent, le ministre de l’Équipement et de l’Eau, Nizar Baraka, tire une nouvelle fois la sonnette d’alarme. Le Maroc risque de connaître une huitième année consécutive de sécheresse, une situation qui met à rude épreuve les ressources naturelles, les infrastructures hydriques et la sécurité alimentaire du pays.

Selon les données présentées par le ministre devant la Chambre des conseillers, les barrages marocains ne sont remplis qu’à hauteur de 32 %, tandis que le déficit hydrique atteint 58 %. En cause : une baisse drastique des précipitations et une évaporation accélérée due à la hausse des températures. « Nous vivons une situation climatique exceptionnelle », a reconnu Baraka, précisant que les apports en eau enregistrés jusqu’à fin septembre ne dépassent pas 160 millions de mètres cubes, contre une perte par évaporation estimée à 650 millions.

Une nouvelle répartition des ressources

Face à cette raréfaction, le gouvernement revoit sa stratégie de gestion de l’eau. L’approvisionnement du monde rural devient désormais une priorité absolue. « Notre objectif est de garantir un accès à l’eau potable pour 100 % des Marocains, notamment dans les zones rurales », a insisté le ministre. Cette réorientation marque un tournant majeur dans la politique hydrique nationale, longtemps axée sur les besoins urbains et agricoles.

Barrages et dessalement : une stratégie à deux vitesses

Pour faire face à la crise, le gouvernement accélère la construction des barrages à travers le pays. D’ici 2025, six grands ouvrages verront le jour à Errachidia, Khémisset, Guelmim et dans d’autres provinces, tandis que 14 autres sont en cours de réalisation, dont 11 grands et 4 de taille moyenne. À cela s’ajoutent 155 petits et moyens barrages collinaires, destinés à renforcer la résilience locale et à limiter les risques d’inondations.

Parallèlement, le dessalement de l’eau de mer s’impose comme l’un des piliers de la souveraineté hydrique du Royaume. La future station de Casablanca symbolise cette transition : elle approvisionnera non seulement la métropole économique, mais aussi les provinces voisines. À l’horizon 2030, près de 60 % de la population marocaine devrait bénéficier d’une eau issue du dessalement, principalement dans les zones côtières.

Innovation et solutions d’urgence

Pour les régions enclavées, le ministère prévoit le déploiement de 200 stations de dessalement mobiles, capables d’alimenter les villages les plus reculés via des camions-citernes. Une innovation pragmatique, pensée comme un rempart temporaire contre la sécheresse chronique.

En parallèle, les forages exploratoires se poursuivent : plus de 4.200 puits ont été creusés, pour une profondeur cumulée dépassant 671.000 mètres, permettant d’assurer l’approvisionnement de près de 5,8 millions d’habitants ruraux.

Une course contre le temps

Malgré ces efforts, la crise hydrique demeure structurelle. Le Maroc s’engage désormais dans une course contre le temps, avec une équation complexe à résoudre : préserver, recycler, dessaler et redistribuer. Pour Nizar Baraka, la gestion de l’eau n’est plus seulement une question de développement, mais de sécurité nationale.

Face à une sécheresse qui s’installe durablement, le Royaume mise sur la résilience, l’innovation et la solidarité territoriale pour garantir son avenir hydrique.



Lire la suite

Ce site, walaw.press, utilise des cookies afin de vous offrir une bonne expérience de navigation et d’améliorer continuellement nos services. En continuant à naviguer sur ce site, vous acceptez l’utilisation de ces cookies.