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Le Maroc, futur hub régional pour les carburants d’aviation durables
Le secteur du transport aérien mondial fait face à un défi de taille : sa transition écologique. Alors que les émissions de gaz à effet de serre provenant des avions sont de plus en plus scrutées, le Maroc émerge comme un acteur clé dans cette transformation grâce à son potentiel unique et à sa stratégie ambitieuse en matière de développement des carburants d’aviation durables (SAF). Le Royaume, riche en ressources naturelles et en infrastructures modernes, pourrait devenir un leader régional en matière de SAF, en exploitant les atouts de son énergie solaire et éolienne, ainsi que sa position géographique stratégique entre l’Europe et l’Afrique.
Le marché des SAF connaît une croissance spectaculaire, avec une augmentation de 1150 % en seulement trois ans, mais en 2024, ces carburants ne représentent encore que 0,3 % des carburants utilisés dans l’aviation mondiale. Cette adoption lente est en grande partie due à des coûts de production élevés et à la réticence de nombreuses entreprises aériennes à investir massivement dans cette technologie encore émergente. En effet, près de deux tiers des acteurs de l’industrie préfèrent attendre plutôt que de prendre le risque d’engager des investissements importants, freinant ainsi l’adoption généralisée des SAF.
Dans ce contexte, le Maroc dispose de nombreux leviers pour se positionner en leader de l’industrie. Son abondance en ressources d’énergie solaire et éolienne, son engagement envers l’hydrogène vert, ainsi que sa proximité avec des marchés clés en Europe et en Afrique, en font un territoire stratégique pour le développement du SAF. Selon une étude du Boston Consulting Group (BCG), le Royaume pourrait profiter du retard observé dans d’autres régions pour se placer en tête de la course.
Trois axes principaux doivent être activés pour concrétiser cette ambition. Le premier est la création d’une alliance entre les acteurs publics et privés autour d’une feuille de route commune, avec des objectifs clairs et ambitieux. Cela inclut la mise en œuvre de réglementations similaires à celles de l’Union européenne, qui imposent progressivement l’intégration de SAF dans les opérations aériennes. Le second levier consiste à lancer des projets pilotes industriels, notamment dans les grands hubs logistiques marocains, en partenariat avec des entreprises technologiques internationales. Enfin, le troisième axe repose sur la mise en place de mesures incitatives pour attirer les investissements, telles que des incitations fiscales, des contrats d’achat sécurisés et un accès facilité aux financements verts.
Le rapport de BCG souligne que les compagnies aériennes et les aéroports investissent encore peu dans le développement des SAF, représentant entre 1 % et 3 % de leurs revenus, contre plus de 4 % pour les développeurs de projets et les industriels de la construction aéronautique. Cette situation offre au Maroc une opportunité unique pour proposer une approche cohérente, rapide et bien financée, susceptible d’attirer l’attention des investisseurs et des partenaires internationaux.
En s’engageant dès aujourd’hui dans cette voie, le Maroc pourrait non seulement sécuriser sa souveraineté énergétique dans un secteur stratégique, mais aussi stimuler une croissance verte, créatrice d'emplois qualifiés. À moyen terme, le Royaume pourrait devenir un fournisseur de SAF de référence pour la région, tout en renforçant sa compétitivité industrielle et en projetant une image d’innovation durable sur la scène internationale.
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