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Le Maroc parmi les géants de l’avocat : 315 millions de dollars d’exportations en 2024 malgré la sécheresse
Le Maroc confirme son ascension dans le commerce mondial de l’avocat. En 2024, le Royaume a exporté pour 315 millions de dollars de ce fruit très prisé, se plaçant pour la première fois dans le top 10 des exportateurs mondiaux, selon des chiffres du Département américain de l’agriculture et du ministère mexicain de l’Agriculture.
Ce résultat remarquable intervient dans un contexte climatique tendu, marqué par une sécheresse persistante et une pression croissante sur les ressources hydriques. Malgré ces contraintes, le Maroc dépasse des pays producteurs historiques comme la Colombie (310 millions de dollars) et le Chili (292 millions), et talonne désormais l’Espagne (463 millions).
Une filière en pleine structuration
L’essor marocain s’explique en partie par la diversification des cultures et la professionnalisation progressive de la filière avocat. Bien que relativement jeune, cette branche de l’agriculture marocaine démontre une vigueur certaine. Le pays dépasse désormais Israël (260 millions), l’Afrique du Sud (205 millions) et les États-Unis (177 millions) sur l’échiquier mondial.
Cet élan témoigne d’une dynamique portée par des investissements ciblés, une montée en compétence des agriculteurs et un intérêt croissant des marchés internationaux pour l’avocat marocain, réputé pour sa qualité.
Le Mexique, leader incontesté
Le Mexique conserve son rang de premier exportateur mondial avec des revenus atteignant 3,78 milliards de dollars en 2024, en hausse de 20 % par rapport à l’année précédente. Le pays a produit 2,67 millions de tonnes d’avocats, grâce à des conditions agroécologiques optimales : climat tempéré, sols volcaniques fertiles, et une altitude propice à une floraison continue.
Près des deux tiers de l’irrigation reposent sur les précipitations naturelles, complétées par des systèmes d’irrigation performants. Le pays bénéficie également d’un maillage sanitaire rigoureux, maintenant plus de 87 % de ses zones de culture exemptes de ravageurs.
Des défis persistants pour le Maroc
Malgré cette réussite commerciale, des voix s’élèvent au Maroc pour souligner les limites du modèle actuel. Le manque de pluie, les difficultés liées à l’encadrement technique des exploitants et l’absence de systèmes de certification solides freinent une croissance plus durable. De plus, l’impact de cette culture sur les ressources en eau fait l’objet de critiques récurrentes, dans un pays confronté à une raréfaction chronique de l’eau.
Le Maroc s’impose comme un nouvel acteur de poids sur le marché mondial de l’avocat, réussissant à combiner ambition économique et adaptation face à des contraintes climatiques sévères. Reste à voir si cette dynamique pourra s’inscrire dans la durée sans compromettre les équilibres environnementaux.