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Les raisons derrière la défaite de Kamala Harris : entre immigration et inflation
Le poids de l'économie
Dans cette course électorale, l’économie américaine a joué un rôle majeur. Le célèbre adage de Bill Clinton, "C'est l'économie, imbécile", semble particulièrement pertinent ici. L’inflation post-pandémie, les prix élevés de l’essence et des biens de première nécessité ont contribué à ternir l’image de l’administration Biden, et Kamala Harris n’a pas échappé à ce poids économique. Malgré une inflation en décélération, cela n’a pas suffi à rassurer l’électorat, comme l'explique Bernard Yaros, économiste d'Oxford Economics : "Même si l'inflation a ralenti, elle a continué de peser sur le parti au pouvoir."
L'immigration : un enjeu déterminant
L’immigration est restée un des points sensibles de cette élection. Donald Trump a su capter une partie de l'électorat avec un discours musclé sur l’immigration clandestine, promettant des expulsions massives. Pour Carl Tobias, professeur de droit à l’Université de Richmond, cette rhétorique a eu un écho favorable parmi les électeurs. Kamala Harris, en tant que vice-présidente en charge de la politique migratoire, a vu cette question se retourner contre elle, particulièrement auprès des Américains inquiets de l’impact de l’immigration sur le marché de l’emploi.
Une nouvelle démographie électorale
Les résultats montrent également un changement dans la démographie électorale. Selon les sondages, le soutien de la communauté afro-américaine et latino pour Donald Trump a augmenté, un signe préoccupant pour les Démocrates. Roberto Suro, professeur à l’Université de Californie du Sud, souligne que "Les hommes latinos, souvent de classe ouvrière et conservateurs sur les questions sociales, ont été séduits par la vision de Trump." Kamala Harris n'a pas su convaincre une partie des femmes et des jeunes, malgré une campagne axée sur des sujets tels que le droit à l’avortement.
Une entrée tardive dans la course
La décision tardive de Joe Biden de céder sa place à Kamala Harris, seulement trois mois avant l’élection, a laissé peu de temps à la candidate pour se faire connaître et proposer une vision solide. Larry Sabato, politologue, estime que cette situation découle d’une erreur de calcul du président sortant, qui a choisi de se représenter à 80 ans, forçant Harris à conduire une campagne de substitution précipitée et mal préparée.
L'ombre de Joe Biden
Enfin, Kamala Harris a peiné à se démarquer de la présidence Biden. Son hésitation lors d’une interview sur ABC, lorsqu’on lui a demandé si elle aurait fait différemment que Joe Biden, a été largement médiatisée par Donald Trump, qui n'a cessé d'exploiter cette séquence dans ses campagnes. Cet échange, qualifié de "désastreux" par David Axelrod, ancien conseiller d'Obama, a cristallisé la perception d’une Harris trop liée aux choix impopulaires de l’administration Biden.
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