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"Ma - Cry of Silence" : Un appel à la lutte silencieuse contre l'injustice

Jeudi 05 Décembre 2024 - 07:23

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Marrakech, Maroc – Dans le cadre de la "compétition officielle" du 21ème Festival international du film de Marrakech, le film Ma - Cry of Silence, réalisé par The Maw Naing, a captivé le public par son récit poignant et sa réflexion profonde sur la résilience humaine face aux injustices quotidiennes.

Dans son deuxième long-métrage, le réalisateur birmane nous plonge dans le quotidien difficile de Mi-Thet, une jeune ouvrière issue des campagnes du Myanmar, qui lutte pour ses droits dans une usine textile à Rangoun. À travers ce personnage, Naing nous offre un regard intime sur les luttes silencieuses menées par ceux qui, sans bruit, résistent à l'oppression. L'histoire se concentre sur une grève des ouvriers, menée par Mi-Thet et ses collègues pour obtenir le paiement de leurs salaires impayés depuis deux mois. Bien que cette lutte collective semble un appel à la justice sociale, elle met en lumière également la solidarité qui s'établit entre les travailleurs et leur quête partagée de dignité.

Cependant, au-delà de l'aspect social et politique de cette grève, Ma - Cry of Silence s'intéresse avant tout à la transformation intérieure de Mi-Thet. Victime d’un passé traumatique, elle voit sa peur ravivée lorsqu’un groupe violent attaque les grévistes. Ce retour à la terreur du passé montre la résilience de l’héroïne, qui, malgré la violence et l'oppression, trouve la force de continuer à lutter. Le film évoque les blessures psychologiques laissées par des événements traumatiques et comment ces cicatrices invisibles peuvent influencer la manière de résister à l’injustice.

À travers une narration sobre mais poignante, The Maw Naing réussit à explorer l'espoir et la souffrance de ses personnages. Chaque silence, chaque regard échangé entre les travailleurs résonne comme un cri silencieux, symbolisant la lutte invisible contre l'injustice. Ma - Cry of Silence incite le spectateur à réfléchir à la puissance de l'espoir dans un monde où l'injustice semble omniprésente et indomptable.

Le film est un appel intemporel à ne jamais se résigner. Naing utilise la grève comme métaphore d’une résistance qui dépasse les frontières de l’usine, une résistance que chacun porte en soi, souvent dans l'ombre et dans le silence. Le réalisateur parvient à rendre cette lutte universelle, faisant écho à des injustices que l'on retrouve bien au-delà des frontières de la Birmanie.

The Maw Naing, né en 1971 au Myanmar, est le premier cinéaste de son pays en 45 ans à présenter un long-métrage dans un festival international. Fort de sa formation à la Yangon Film School et à la FAMU de Prague, il a su s’imposer comme une voix essentielle du cinéma birman. Son premier long-métrage, The Monk (2014), a été salué dans plus de 45 festivals internationaux, remportant plusieurs prix, dont le prestigieux NETPAC Award. Avec Ma - Cry of Silence, Naing confirme son talent pour raconter des histoires d’espoir et de résistance dans un contexte de lutte sociale et politique.

Ce film est une œuvre qui invite à la réflexion sur la force de la solidarité, sur l’importance de ne jamais abandonner face aux injustices, et sur la résilience intérieure face aux épreuves de la vie.

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