Advertising
  • Fajr
  • Lever du soleil
  • Dhuhr
  • Asr
  • Maghrib
  • Isha

Suivez-nous sur Facebook

Main-d’œuvre en crise : Huelva cherche des bras marocains pour sauver sa récolte de fraises

Mardi 14 Octobre 2025 - 16:06
Main-d’œuvre en crise : Huelva cherche des bras marocains pour sauver sa récolte de fraises

La région andalouse de Huelva, célèbre pour ses fraises exportées dans toute l’Europe, fait face à une crise de main-d’œuvre sans précédent. À Madrid, lors du salon Fruit Attraction, les producteurs ont lancé un appel urgent au gouvernement espagnol pour éviter une récolte compromise par le manque de travailleurs saisonniers.

Chaque printemps, les champs de la province andalouse se couvrent de rouge, symboles d’un savoir-faire agricole qui a fait la renommée de l’Espagne. Mais cette année, l’équation s’annonce plus difficile : la main-d’œuvre locale, jugée coûteuse et insuffisante, ne permet pas de couvrir les besoins de la campagne 2025.

Face à cette situation, les représentants du secteur ont rencontré Santiago Yerga, directeur général de la Gestion des migrations au ministère de l’Inclusion et des Migrations, pour demander une augmentation du contingent de travailleurs étrangers, notamment venus du Maroc.

Le Maroc est depuis plus de vingt ans un partenaire clé du dispositif de migration circulaire mis en place par l’Espagne. Chaque année, des milliers de saisonniers — majoritairement des femmes — traversent le détroit de Gibraltar pour participer à la cueillette des fraises, avant de retourner dans leur pays à la fin de la campagne. Ce modèle, salué pour sa stabilité, garantit une main-d’œuvre expérimentée et fidèle.

La proximité géographique et les compétences agricoles reconnues des travailleurs marocains font d’eux un atout majeur pour la compétitivité de la filière. L’ironie n’échappe pourtant à personne : ces mêmes producteurs espagnols dénoncent régulièrement la concurrence des exportations marocaines sur les marchés européens, tout en dépendant fortement de la main-d’œuvre venue du Royaume pour maintenir leur propre production.

Selon Freshuelva, l’organisation regroupant les producteurs de fruits rouges de Huelva, la dernière campagne a mobilisé plus de 10.000 travailleurs étrangers, dont environ 8.000 Marocains déjà présents cette saison. Mais ces effectifs demeurent insuffisants pour répondre à la demande. Les exploitants réclament donc un renforcement des contingents marocains et sud-américains, en complément des travailleurs locaux et européens.

La période de récolte, qui s’étend de fin janvier à début juin, exige une cadence soutenue : les fruits doivent être cueillis à maturité puis rapidement expédiés vers les marchés de France, d’Allemagne ou du Royaume-Uni. Un retard de quelques jours peut compromettre la fraîcheur du produit et peser lourdement sur les exportations.

Au-delà de la question économique, cette crise révèle la fragilité du modèle agricole espagnol, largement dépendant d’une main-d’œuvre étrangère précarisée. Si les autorités de Madrid promettent de faciliter l’arrivée de travailleurs venus du Maroc et du Sénégal, les producteurs restent inquiets : sans un plan coordonné et durable, la "perle rouge d’Andalousie" pourrait perdre son éclat sur les marchés européens.

Pour Huelva, la bataille des fraises se joue désormais autant dans les champs que dans les négociations bilatérales. Car sans les bras venus d’ailleurs, les saveurs sucrées de l’Andalousie risquent de se faire rares dans les étals du printemps 2025.



Lire la suite

Ce site, walaw.press, utilise des cookies afin de vous offrir une bonne expérience de navigation et d’améliorer continuellement nos services. En continuant à naviguer sur ce site, vous acceptez l’utilisation de ces cookies.