Maquereau préparé : le Maroc règne sur les exportations africaines en 2024

Le Maroc confirme sa position de leader continental dans l’exportation de maquereau préparé ou conservé, avec 7 200 tonnes expédiées en 2024, représentant 99 % du volume total exporté depuis l’Afrique.

Selon les données du cabinet spécialisé Indexbox, cette performance impressionnante témoigne de la montée en puissance de l’industrie de transformation halieutique marocaine. En seulement une décennie, le Royaume a gagné 12 points de parts de marché, consolidant ainsi sa domination dans ce segment stratégique.

Un poids lourd à l’export

Avec des ventes atteignant 45 millions de dollars en 2024 (environ 439 millions de dirhams), le Maroc s'impose comme fournisseur clé sur le continent. Cette hégémonie s’est bâtie sur des infrastructures modernes, un savoir-faire reconnu et une position géographique avantageuse.

Cependant, malgré la solidité de son positionnement, la valeur des exportations marocaines affiche une contraction moyenne annuelle de -4,6 % sur la période 2013–2024. Un recul qui s’explique notamment par des ajustements de prix et une concurrence internationale plus soutenue.

Des prix globalement stables

En 2024, le prix moyen d’exportation du maquereau préparé en Afrique s’élève à 6 205 dollars la tonne (environ 60 500 dirhams), un niveau largement influencé par les produits marocains. Depuis 2013, ce prix affiche une tendance haussière modérée de +0,8 % par an, avec un pic remarquable de +25 % en 2016. Cette stabilité relative reflète à la fois la maîtrise de l’offre et la régularité de la demande.

Une consommation africaine en hausse continue

La consommation de maquereau préparé sur le continent poursuit sa croissance. En 2024, elle atteint 275 000 tonnes, soit une hausse annuelle de +2,3 %. Ce dynamisme s’inscrit dans une tendance plus large de progression des habitudes alimentaires urbaines et de la demande en produits prêts à consommer.

La valeur du marché africain suit également une courbe ascendante, atteignant 916 millions de dollars cette année (près de 8,9 milliards de dirhams). D’ici 2035, les prévisions annoncent 319 000 tonnes consommées, pour une valeur de 1,2 milliard de dollars.

Les locomotives de la demande

Trois pays concentrent 30 % de la consommation africaine en volume : le Nigéria (34 000 tonnes), l’Éthiopie (26 000) et la République démocratique du Congo (22 000). D’autres marchés notables incluent l’Égypte, la Tanzanie, l’Afrique du Sud et le Kenya.

En termes de valeur, c’est la RDC qui mène la danse, avec 193 millions de dollars dépensés en 2024, devant l’Égypte (107 millions) et le Nigéria (76 millions). La RDC affiche d’ailleurs la croissance la plus rapide, avec un taux annuel moyen de +8,7 %.

Une production africaine qui progresse doucement

La production sur le continent s'établit à 260 000 tonnes en 2024, marquant une hausse de +2 % par rapport à l’année précédente. Depuis 2013, la croissance annuelle moyenne est de +2,3 %, pour une valeur globale estimée à 956 millions de dollars.

Si des pays comme le Nigéria ou l’Éthiopie dominent en volume brut, le Maroc se distingue avant tout par sa capacité de transformation et sa performance à l’export, plutôt que par sa production nationale.

Des importations en déclin

Tandis que la production locale se renforce, les importations chutent : -7,1 % en volume en 2024, pour un total de 22 000 tonnes. Leur valeur atteint 44 millions de dollars (428 millions de dirhams). Le Ghana demeure le premier importateur (8 700 tonnes), suivi par le Gabon, Maurice, Cabo Verde et la Sierra Leone.

Certaines tendances divergent fortement : Cabo Verde enregistre une croissance annuelle exceptionnelle de +61,6 %, alors que le Nigéria (-15,2 %), l’Afrique du Sud (-8,8 %) et le Bénin (-2,3 %) réduisent leurs achats à l’étranger.

Le Maroc consolide son statut de géant africain de l’exportation de maquereau préparé. Cette domination, construite sur une décennie de développement industriel et de maillage logistique, laisse entrevoir de nouvelles perspectives pour le secteur halieutique national. Face à une demande africaine en constante augmentation, le Royaume dispose d’atouts majeurs pour continuer à jouer un rôle central sur le marché continental.