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Meta renforce la protection des adolescents sur Instagram et encadre leurs échanges avec l’IA
Meta a annoncé mardi un durcissement des filtres appliqués aux comptes adolescents sur Instagram, afin de réduire l’exposition des jeunes utilisateurs à des contenus jugés “sensibles” ou “potentiellement nocifs”.
Ce dispositif, déployé d’abord aux États-Unis, au Canada, au Royaume-Uni et en Australie, s’inscrit dans la continuité des comptes “ados” introduits en septembre 2024, obligatoires pour les utilisateurs âgés de 13 à 18 ans.
Jusqu’ici, ces comptes excluaient déjà les contenus à caractère sexuel ou violent. La mise à jour étend désormais la modération aux publications contenant un “langage grossier”, des “défis risqués” ou tout message pouvant encourager des comportements dangereux.
“On ajoute une barrière supplémentaire par défaut pour les adolescents, notamment face aux contenus inadaptés”, a expliqué Capucine Tuffier, responsable des affaires publiques sur la protection de l’enfance chez Meta.
Des filtres inspirés du cinéma américain
Pour définir les contenus à masquer, Meta s’est appuyé sur la classification “PG-13” utilisée dans l’industrie cinématographique américaine, qui recommande la vigilance parentale pour les enfants de moins de 13 ans.
Ce système, sans liste exhaustive, repose sur le jugement d’une commission indépendante, un modèle que Meta dit vouloir transposer à son écosystème numérique.
Les publications valorisant des “régimes drastiques” ou glorifiant l’alcool et le tabac seront ainsi reléguées hors du champ de vision des jeunes utilisateurs. L’identification de ces contenus repose sur une combinaison d’intelligence artificielle et d’examens humains.
Contrôle parental et vérification d’âge renforcés
Les adolescents seront désormais automatiquement placés dans un “mode 13+”, duquel ils ne pourront sortir qu’avec l’autorisation explicite de leurs parents.
En complément, Meta déploie un système de “contenu limité” permettant aux parents d’empêcher leurs enfants de lire, d’écrire ou de recevoir des commentaires sous les publications.
La plateforme renforce également ses dispositifs de vérification d’âge, en s’appuyant non seulement sur les informations déclaratives, mais aussi sur des signaux comportementaux liés à l’usage. En cas de doute, une preuve d’identité ou un selfie vidéo pourra être exigé.
L’intelligence artificielle sous surveillance
À partir de 2026, Meta prévoit aussi d’encadrer plus strictement les conversations que les mineurs peuvent avoir avec ses assistants d’intelligence artificielle.
Les jeunes utilisateurs ne pourront interagir qu’avec des IA dans un mode restreint, sous supervision parentale.
Cette mesure intervient alors que plusieurs enquêtes et polémiques visent les effets psychologiques des chatbots génératifs. En Californie, une nouvelle loi signée par le gouverneur Gavin Newsom impose déjà aux opérateurs d’IA d’avertir régulièrement les mineurs qu’ils dialoguent avec une machine.
Un contexte de forte pression réglementaire
Les initiatives de Meta s’inscrivent dans un climat de méfiance croissante vis-à-vis des plateformes sociales et des outils d’IA.
Aux États-Unis, la Federal Trade Commission (FTC) a ouvert début septembre une enquête sur les chatbots utilisés comme “compagnons virtuels” après plusieurs drames impliquant des adolescents. OpenAI, de son côté, a mis en place un contrôle parental pour ChatGPT à la suite d’accusations similaires.
En durcissant ses règles, Meta espère anticiper de futures régulations tout en apaisant les inquiétudes liées à la santé mentale des jeunes. Reste à savoir si ces garde-fous seront perçus comme de véritables protections… ou comme une nouvelle couche de contrôle algorithmique.
