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Narendra Modi en passe de remporter une nouvelle majorité parlementaire en Inde

Narendra Modi en passe de remporter une nouvelle majorité parlementaire en Inde
Mardi 04 Juin 2024 - 09:10
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Le dépouillement des bulletins de vote des élections législatives en Inde est en cours, et le Premier ministre Narendra Modi est pratiquement assuré de remporter une nouvelle majorité parlementaire. Son programme nationaliste hindou plonge l'opposition dans le désarroi et aggrave les inquiétudes concernant les droits des minorités.

Selon les premiers chiffres du dépouillement, le Bharatiya Janata Party (BJP) de Narendra Modi est en tête avec 39,3% des voix après le dépouillement d'un quart des bulletins. Le dépouillement électronique a débuté ce mardi à 08H00 (02H30 GMT) dans les centres électoraux de chaque État, et les résultats sont attendus dans les prochaines heures.

Le BJP et les membres de sa coalition obtiendraient au moins 281 sièges, soit plus que les 272 nécessaires à l'obtention d'une majorité parlementaire à la chambre basse du Parlement, selon les résultats partiels de la commission électorale.

Les principales chaînes de télévision indiennes rivalisent pour obtenir les résultats de chacun des 543 sièges élus. Les précédentes élections générales montrent que les principales tendances sont généralement claires en milieu d'après-midi, les perdants concédant leur défaite, même si les résultats complets et définitifs pourraient n'arriver que tard dans la nuit de mardi.

Les chiffres provisoires montrent que le BJP obtient une participation de deux points de pourcentage supérieurs par rapport à 2019, mais le parti devrait remporter moins de sièges. Narendra Modi, 73 ans, qui reste très populaire après deux mandats, s'est déclaré ce week-end certain que "le peuple indien a voté en nombre record" pour le réélire, après une décennie passée à la tête du pays.

L'opposition et les défenseurs des droits humains dénoncent un recul démocratique et accusent le Premier ministre actuel de favoriser les hindous, majoritaires dans le pays, au détriment d'importantes minorités, dont 210 millions d'Indiens musulmans, inquiètes pour leur avenir.

À l'inverse, Narendra Modi a accusé le Congrès, principal parti d'opposition, de vouloir distribuer la "richesse nationale" aux "infiltrés", "à ceux qui ont le plus d'enfants", désignant ainsi la communauté musulmane. Indignée, l'opposition a saisi les autorités électorales qui n'ont pas sanctionné le Premier ministre. Pourtant, l'Inde est constitutionnellement laïque et son code électoral interdit toute campagne fondée sur des "sentiments communautaires".

Le scrutin a été d'une immense complexité logistique, les électeurs votant dans des mégapoles comme New Delhi et Bombay mais aussi dans des régions reculées et peu peuplées. Le commissaire électoral en chef, Rajiv Kumar, a vanté lundi "l'incroyable puissance de la démocratie indienne" et assuré qu'un "processus de dépouillement solide était en place".

"Nous avons battu un record mondial avec 642 millions d'électeurs indiens, c'est un moment historique pour nous tous", a-t-il déclaré, précisant que 312 millions étaient des électrices, soit près de la moitié.


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