ONU : Des Palestiniens détenus en Israël subissent torture et abus
Des milliers de Palestiniens arrêtés puis détenus par Israël dans le cadre de la guerre à Gaza ont été en grande partie placés au secret et, dans certains cas, soumis à des traitements pouvant s'apparenter à de la torture, y compris des abus sexuels sur des femmes et des hommes, selon le Bureau des droits de l’homme de l’ONU.
Un rapport de 23 pages, basé principalement sur des entretiens avec des détenus libérés, ainsi que d'autres victimes et témoins, décrit que de nombreux Palestiniens, incluant des médecins, des journalistes, des activistes, des malades, des habitants et des combattants faits prisonniers, ont été transportés de Gaza en Israël, souvent menottés et les yeux bandés. Des milliers d'autres ont été emprisonnés en Cisjordanie et en Israël sans explication sur les raisons de leur détention.
Le document décrit des conditions difficiles dans des centres militaires ressemblant à des cages, où les détenus portaient souvent seulement des couches pendant de longues périodes. Les témoignages rapportent des bandages prolongés sur les yeux, une privation de nourriture, de sommeil et d'eau, ainsi que des chocs électriques et des brûlures de cigarettes.
Certaines victimes ont indiqué que des chiens avaient été utilisés contre eux, ou qu'ils avaient été soumis à la torture par l'eau, leurs mains étant attachées avant d'être suspendues au plafond.
Au moins 53 détenus palestiniens sont morts dans des installations militaires et des prisons israéliennes depuis le début du conflit.
Le chef des droits de l’homme de l’ONU, Volker Türk, a déclaré que les témoignages recueillis font état de nombreuses violations graves des droits de l'homme et du droit international humanitaire, telles que la simulation de noyade et l'utilisation de chiens contre les détenus.
Par ailleurs, le rapport note que les Forces de sécurité israéliennes (FSI) auraient commis des actes de violence sexuelle et sexiste contre des hommes et des femmes détenus à Gaza, en Cisjordanie et à Jérusalem-Est. Ces actes incluent la nudité forcée, les coups portés sur des parties génitales, l'électrocution des parties intimes, des fouilles à nu humiliantes et répétées, ainsi que des attouchements inappropriés par des soldats.
L'ONU a également signalé des conditions déplorables dans les centres de détention militaires, notant que des enfants étaient détenus, parfois avec des adultes.
Israël n'a pas fourni d'informations sur le sort ou le lieu de détention de nombreuses personnes, et le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) n'a pas eu accès aux installations où elles sont détenues.
Sur le plan humanitaire, les frappes israéliennes sur Gaza ont entraîné des victimes civiles, des déplacements de populations, et la destruction de structures résidentielles et d'infrastructures publiques. Selon le groupe sectoriel de l'ONU sur la nutrition, 93 % des enfants âgés de 6 à 23 mois et 96 % des femmes enceintes et allaitantes consomment deux groupes d'aliments ou moins par jour, avec de nombreux ménages sautant des repas pour nourrir leurs enfants. Plus de 500 000 enfants de moins de cinq ans et des femmes enceintes ou allaitantes ont besoin d'une aide nutritionnelle urgente dans la bande de Gaza.
L’UNRWA continue de distribuer de la farine et des colis alimentaires, comprenant des produits de première nécessité tels que de la farine, du riz, des pois chiches, des lentilles, du fromage et du poisson, dans les gouvernorats du sud.