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Petits taxis face au défi CAN-Mondial : moderniser ou décevoir
Alors que le Maroc s'apprête à accueillir deux événements sportifs d’envergure la Coupe d’Afrique des Nations 2025 et la Coupe du Monde 2030 la modernisation des infrastructures se déploie à grande vitesse. Routes, stades, hôtels, aéroports… tout semble prêt à hisser le Royaume au rang des destinations internationales de premier plan. Mais un élément essentiel de l'expérience quotidienne, souvent négligé, continue de faire tache : le petit taxi.
Véritable colonne vertébrale du transport urbain dans les villes marocaines, ce mode de transport reste marqué par une vétusté flagrante. Des carrosseries cabossées, des intérieurs usés, une climatisation souvent inexistante, des normes de sécurité rudimentaires, et parfois une hygiène défaillante : le constat est sans appel. L’état actuel de nombreux véhicules contraste fortement avec l’image moderne que le pays souhaite projeter à des millions de visiteurs attendus.
Un parc vieillissant malgré les efforts
Le Maroc compte environ 77 000 taxis, petits et grands confondus, concentrés en grande partie à Casablanca (14 800 véhicules) et Rabat (4 400). Un ambitieux programme de renouvellement du parc a été lancé depuis plus d'une décennie, visant à moderniser 80 % de ces véhicules. Selon les chiffres relayés par la presse, 27 650 taxis ont été renouvelés jusqu’à fin 2023, sur un objectif global de 61 650.
Pourtant, malgré ces efforts, un nombre significatif de petits taxis dépasse encore 20 ans d’âge, certains remontant à l’ère des mythiques Mercedes 240D, aujourd’hui devenues emblèmes de l’obsolescence.
Des comportements qui nuisent à l’expérience client
Le problème ne se limite pas à la mécanique. Sur le terrain, les usagers pointent également du doigt des comportements problématiques : refus de courses, conduite imprudente, discussions tarifaires agressives… Des pratiques qui ternissent l’image du service et risquent de heurter les standards internationaux, particulièrement en période de forte affluence touristique.
Or, l’enjeu est de taille : plus de 14 millions de visiteurs sont attendus durant la CAN 2025, et jusqu’à 2 millions de touristes supplémentaires pourraient affluer à l’occasion du Mondial 2030.
Des aides existantes, mais insuffisantes
Le programme de modernisation a déjà mobilisé plus de 4,5 milliards de dirhams, avec des subventions allant jusqu’à 35 000 dirhams pour les petits taxis, soit environ 30 % du coût d’un véhicule neuf. Mais pour nombre de chauffeurs, dont les revenus sont souvent précaires, cette aide reste insuffisante face aux coûts réels de renouvellement, d’entretien, ou d'assurance.
Des solutions existent : crédits à taux zéro, incitations fiscales, ou encore soutien à la location longue durée. Elles mériteraient d’être généralisées et renforcées pour accompagner les professionnels dans cette transition incontournable.
Une modernisation stratégique
Pour les experts du secteur, cette mise à niveau est plus qu’une nécessité technique : c’est une urgence stratégique. Moderniser les petits taxis, c’est améliorer la sécurité routière, le confort des citoyens, mais aussi l’image du Maroc auprès du monde entier. Car au-delà des grands stades et des hôtels luxueux, ce sont souvent les trajets du quotidien qui forgent le souvenir d’un voyage.
Le Maroc s’est engagé à offrir une expérience d’accueil exemplaire. Il reste désormais à faire du petit taxi, longtemps symbole d’une époque révolue, un ambassadeur du Maroc moderne.
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