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Réchauffement climatique : le littoral européen menacé par la montée des eaux
Le problème de l’élévation du niveau de la mer ne se limite pas aux zones tropicales, la menace pèse aussi sur l’Europe.
La conférence des Nations Unies sur le climat (COP23), qui s’est tenue à Bonn en novembre 2017 a tiré la sonnette d’alarme sur les risques encourus si rien n’est fait pour limiter le réchauffement climatique. Alors que les calottes glaciaires fondent et que le niveau de la mer monte, de grandes portions de côtes vont bientôt faire face à un destin salé, notamment aux Pays-Bas, en Belgique et en Grèce. Selon les dernières estimations du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), la mer devrait s’élever de 40 centimètres à un mètre d’ici à 2100.
Éviter ces ravages est possible mais onéreux. Un rapport de la Banque Mondiale publié durant la COP23 révèle que les îles Fidji doivent investir 4,5 milliards de dollars durant la décennie à venir pour se protéger des conséquences de la montée du niveau de la mer, dont elles sont déjà victimes. Cette somme est l’équivalent du PIB annuel du pays.
La situation des Fidji est un avertissement pour l’Europe et le reste du monde.
Selon l’Agence européenne pour l’environnement, le niveau de la mer a augmenté de trois millimètre par an depuis 1993. Cela signifie que les océans sont désormais plus de sept centimètres plus hauts qu’il y a 25 ans. Néanmoins, comme le niveau de la mer a augmenté de 19,5 centimètres durant les 100 dernières années, l’augmentation n’a pas été régulière. Au contraire, le processus s’accélère.
L’ampleur exacte du phénomène dépend de nos efforts pour freiner le réchauffement climatique. Si l’Europe a encore du temps pour se préparer, le danger est à la porte de nombreuses villes européennes.
Venise installe actuellement 57 barrières anti-inondation pour empêcher la mer d’envahir la lagune vénète. Le coût total pour protéger ce site historique est de 5,5 milliards d’euros. Les Pays-Bas, vétérans de la gestion des inondations, ont répondu au problème en partie en concevant des maisons flottantes. En Grande-Bretagne, 1,8 milliard de livres ont été assignées pour la protection de Londres et des zones autour de la Tamise contre les inondations à venir durant le siècle prochain. En effet, le sud de l’Angleterre souffre déjà régulièrement d’inondations en hiver. Barcelone, Istanbul, Dublin, ainsi qu’une grande partie des Pays-Bas et de la Belgique sont aussi vulnérables à la montée des eaux.
Cela signifie que les politiciens et les législateurs européens doivent agir dès maintenant pour éviter des dommages catastrophiques. L’approche doit être double :
• mettre en place des mesures physiques pour protéger ces zones de dommages potentiels causés par l’eau;
• réduire les dégâts environnementaux qui causent la montée des eaux pendant qu’il est encore temps.
Ces deux approches nécessitent des informations fiables et détaillées sur les changements qui affectent localement le littoral.
Le programme Copernicus fournit ces données essentielles, ainsi que des informations pour atténuer les défis climatiques. “Mesurer le niveau des mers est crucial pour suivre l’évolution de notre climat”, explique Jean-Noël Thépaut, qui dirige le service Changement Climatique de Copernicus. “Il est important que les autorités et les législateurs aient une vision holistique du défi que constitue le changement climatique, et comment il affecte de nombreux aspects de notre planète“. Pour ces raisons, le service Changement Climatique de Copernicus mesure le niveau des mers, de la banquise, la température de surface des mers, et des variables terrestres comme l’humidité du sol : “Nous voulons avoir une approche qui intègre ce que nous appelons le cycle de l’eau, car cela nous permet de suivre dans sa globalité l’évolution du climat”, souligne Jean-Noël Thépaut.
L’une des organisations qui fournit des données au service ‘changement climatique’ de Copernicus s’intitule ‘CLS Collecte Localisation Satellites’, un institut français de recherche et d’exploration océanique. Selon Gilles Larnicol, en charge du service Océanographie du CLS, le rôle clé de l’organisation est de s’assurer que les données récoltées soient précises et au-delà de tout reproche. “A chaque fois qu’un nouveau port ou bâtiment est placé à proximité du littoral, la construction doit prendre en compte les projections de montée du niveau de la mer”, souligne M.Larnicol. “Le modèle du GIEC est crucial pour cette mission, mais il est important de recouper les informations avec d’autres sources, telles que les données que nous collectons”.
En reconnaissance de l’importance du niveau des mers comme indicateur du réchauffement climatique, la Conférences des Nations unies sur les changements climatiques a dédié deux jours entiers de son programme aux océans. L’accord de Paris, signé par 194 pays, a pour objectif de limiter l’augmentation des températures à 1,5-2°C d’ici à la fin du siècle. Jean-Noël Thépaut, le dirigeant de Copernicus, pense qu’il y a des raisons d’être optimiste : “l’objectif est difficile à atteindre, mais si des pays s’engagent à oeuvrer ensemble pour réduire l’émission des gaz à effet de serre, il sera possible de limiter les effets du changement climatique, de contenir l’augmentation des températures à des niveaux acceptables, et par conséquent limiter la montée des mers.”
Source : Euronews