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Russie : un vice-gouverneur arrêté pour détournement de fonds destinés aux défenses frontalières
Les autorités russes ont annoncé lundi l’arrestation de Vladimir Bazarov, vice-gouverneur de la région de Koursk, dans une affaire de détournement présumé de fonds publics liés à la construction de fortifications dans la région voisine de Belgorod, régulièrement visée par des incursions armées depuis trois ans.
Selon Alexandre Khinsteïn, gouverneur par intérim de Koursk, l’affaire concerne les fonctions précédemment occupées par M. Bazarov en tant que vice-gouverneur de Belgorod, où il supervisait la construction d’ouvrages défensifs. Les premiers éléments de l’enquête portent sur un détournement estimé à un milliard de roubles, soit environ 10,5 millions d’euros, initialement destinés à l’édification de fossés, de fortifications et de « dents de dragons » censées ralentir les blindés.
Ces structures avaient été érigées dans l’urgence après le lancement de l’offensive russe contre l’Ukraine en 2022. Malgré ces efforts, la région de Belgorod est restée vulnérable, subissant plusieurs attaques, tandis que la région voisine de Koursk avait été frappée par une offensive majeure à l’été 2024, qui avait permis aux forces ukrainiennes de s’emparer temporairement de plus d’un millier de kilomètres carrés de territoire russe. L’armée russe n’a repris le contrôle de la zone qu’en avril 2025.
Cette nouvelle arrestation s’ajoute à une série de scandales touchant les élites régionales. Le gouverneur de Koursk, Alexeï Smirnov, avait été interpellé au printemps pour des malversations liées aux mêmes projets de fortification. Son prédécesseur, Roman Starovoït, devenu ministre des Transports, s’est suicidé en juillet alors qu’il faisait l’objet d’une enquête dans le cadre de cette affaire.
Ces révélations fragilisent encore davantage la crédibilité des autorités locales, accusées de corruption à grande échelle dans des projets censés garantir la sécurité de la frontière russe. Alors que Moscou continue d’investir massivement dans son effort de guerre, ces détournements alimentent les critiques sur l’efficacité et la transparence de l’appareil administratif en temps de conflit.