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Samira Sitaïl Réagit aux Médias Français Concernant l'Aide de la France au Maroc

Samira Sitaïl Réagit aux Médias Français Concernant l'Aide de la France au Maroc
Lundi 11 Septembre 2023 - 14:05 Journalistes: Messaoudi Zineb
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Dimanche soir, lors de son passage sur BFM TV, Samira Sitaïl, une figure respectée qui a longtemps dirigé les rédactions de la chaîne de télévision 2M au Maroc, a abordé un sujet brûlant : la réaction des médias français face à l'offre d'aide de la France au Maroc suite au séisme du 8 septembre. La journaliste a critiqué sévèrement les médias français pour ce qu'elle perçoit comme une mécompréhension de la situation et a apporté des éclaircissements sur la réponse du Maroc.

Depuis le tragique séisme qui a frappé le Maroc il y a quelques jours, plusieurs pays, dont la France, ont proposé leur assistance au Maroc. Le Roi Mohammed VI a exprimé sa reconnaissance envers ces "pays frères" lors d'une réunion à Rabat le 9 septembre. Le Maroc a accepté l'aide de certains pays, notamment l'Espagne et le Qatar, mais certains médias français semblent perplexes devant le silence du Maroc concernant l'offre d'aide française, ignorant le fait que le Maroc n'a pas encore répondu à de nombreuses autres propositions.

Ces derniers jours, les médias français ont été le théâtre de critiques et d'insinuations, allant même jusqu'à qualifier le silence du Maroc de "refus". Samira Sitaïl, ancienne directrice des rédactions de 2M, a réagi avec fermeté lors de son passage sur BFM TV : "Il est très grave de déclarer sur un plateau de télévision que le Maroc refuse l'aide d'un pays. C'est comme si on lançait un appel à la révolte auprès du peuple marocain. On dit aux Marocains : 'Nous voulons vous aider, mais votre gouvernement nous en empêche.' C'est extrêmement préjudiciable, et il est impératif de corriger cette erreur."

Confrontée à ces commentaires, le journaliste Benjamin Duhamel a tenté d'expliquer la situation en mettant en avant le fait que les autorités marocaines n'avaient pas encore donné de réponse aux propositions françaises, contrairement à d'autres pays comme l'Espagne. Samira Sitaïl a répliqué en rappelant les actions déjà entreprises par d'autres pays sur le territoire marocain : "À l'heure où nous parlons, il y a déjà des équipes espagnoles de sapeurs-pompiers avec leurs chiens sur le sol marocain. Les Britanniques ont également commencé leurs opérations en fin de journée, sans oublier les Qataris et les Émiratis. À ma connaissance, aucun des pays qui ont offert leur aide ne s'est formalisé du fait que le Maroc demande du temps pour évaluer la situation."

Samira Sitaïl a souligné que le Maroc avait remercié tous les pays qui avaient proposé leur aide et que l'accusation de refus était injuste. Elle a également abordé la question de la communication, notant que chaque pays avait sa propre manière de communiquer et qu'il ne fallait pas la caricaturer.

La journaliste a également critiqué la couverture médiatique politique de certains médias français, qui ont abordé des sujets tels que la question algérienne et le Sahara marocain, alors que le principal sujet était le séisme au Maroc. Samira Sitaïl a souligné que ces sujets étaient hors-sujet et ne devraient pas mettre en péril la souveraineté de l'État marocain. Elle a rappelé que la France répondrait à la demande du Maroc si ce dernier en formulait une, et que le Maroc avait besoin de temps pour évaluer les besoins et les coûts liés à la reconstruction.

"La France n'interviendra que si le Maroc en fait la demande. Le Maroc a exprimé sa gratitude envers tous les pays ayant proposé leur aide en disant : 'Attendez, il y a des milliards de dollars en jeu, des enjeux sociaux, éducatifs, patrimoniaux immenses. Il est nécessaire que nos partenaires et alliés adoptent une approche non politique et sincère pour aider, comme le font actuellement les ONG, sans qu'il y ait la moindre critique à formuler", a-t-elle conclu.

En fin de compte, Samira Sitaïl a souligné que les Français étaient les bienvenus au Maroc et que les relations entre les deux pays étaient profondément ancrées. Elle a appelé à une couverture médiatique équilibrée et responsable de la situation, insistant sur le fait que le Maroc avait besoin d'un soutien international sans arrière-pensée politique.


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