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Scandale du sang contaminé au Royaume-Uni : le Premier ministre Rishi Sunak présente des excuses officielles

Scandale du sang contaminé au Royaume-Uni : le Premier ministre Rishi Sunak présente des excuses officielles
Mardi 21 Mai 2024 - 08:35
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Le Premier ministre britannique Rishi Sunak a présenté, lundi 20 mai, des excuses officielles aux victimes du scandale du sang contaminé qui a secoué le Royaume-Uni entre les années 1970 et 1990. Cette annonce intervient suite à la publication des conclusions d'une enquête approfondie menée pendant sept ans, qui met en lumière les dissimulations et les négligences des autorités sanitaires et politiques dans la gestion de cette crise.

Selon les résultats de l'enquête, près de 3 000 personnes sont décédées des suites d'une contamination par le virus de l'hépatite C ou le VIH, après avoir reçu des transfusions sanguines. Les personnes atteintes d'hémophilie sont particulièrement touchées par ce scandale.

Rishi Sunak a tenu à exprimer ses "sincères et sans équivoque" excuses pour "cette terrible injustice", en soulignant les échecs de la politique du sang et l'impact dévastateur sur de nombreuses vies. Il a également présenté les excuses du gouvernement pour le refus institutionnel de reconnaître les préjudices causés et pour la perte ou la destruction de documents-clés.

L'ancien juge Brian Langstaff, qui a dirigé l'enquête publique, a qualifié l'ampleur de la situation d'"horrifiante". Il a déclaré que la vérité sur ce drame avait été "dissimulée pendant des décennies" et que le scandale "aurait pu être largement évité".

Le rapport met en évidence plusieurs négligences et manquements dans la gestion de la crise. Parmi ceux-ci, on peut citer l'absence de priorité accordée à l'autosuffisance en sang, l'absence de mise en place de services de dépistage plus tôt, ainsi que la mauvaise gestion de la réponse à l'émergence du SIDA et de l'hépatite C parmi les victimes du sang contaminé.

Face à ces pénuries de sang, le service public de santé, le NHS, s'était tourné vers des fournisseurs américains qui rémunéraient leurs donneurs. Parmi eux, se trouvaient des prisonniers et des membres d'autres groupes présentant un risque élevé d'infection.

En 2017, le gouvernement britannique avait décidé d'ouvrir une enquête publique pour faire la lumière sur ce drame, considéré comme "la pire catastrophe médicale" dans l'histoire du NHS.

Les victimes et leurs proches réclament aujourd'hui justice et une juste compensation. Certaines victimes ont déjà reçu une première indemnisation de 100 000 livres en 2022, mais le coût final, qui doit être annoncé cette semaine, devrait atteindre plusieurs milliards de livres.

Andrew Evans, cofondateur du groupe Tainted Blood ("sang contaminé") et lui-même victime, a qualifié cette journée de "mémorable". Clive Smith, président de l'association Hemophilia Society, a toutefois regretté que, compte tenu du temps écoulé, "nombreux sont ceux qui n'obtiendront pas justice".


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