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Syrie : violents affrontements à Soueida après l’entrée des forces gouvernementales
Mardi matin, la ville de Soueida, située dans le sud de la Syrie et à majorité druze, a été le théâtre de violents affrontements suite à l’entrée des forces gouvernementales. Selon un correspondant de l’AFP posté à l’entrée de la cité, les combats ont éclaté alors que l’armée tentait de reprendre le contrôle de cette zone stratégique.
Un communiqué des autorités religieuses druzes avait auparavant appelé à la remise des armes par les combattants de la communauté, incitant à ne pas opposer de résistance à l’armée. Ces autorités ont également exprimé leur approbation quant à l’entrée des forces gouvernementales à Soueida, soutenant l’idée d’un retour à l’ordre et appelant les factions druzes armées à déposer leurs armes. Parallèlement, le ministère de l’Intérieur syrien a décrété un couvre-feu strict dans la ville afin de contenir la situation.
Cependant, un des chefs religieux druzes influents, le cheikh Hikmat al-Hejri, a publié un communiqué divergent dans lequel il dénonçait ce qu’il qualifiait de « campagne barbare » menée par Damas. Il a accusé le régime de Bachar al-Assad d’avoir manqué à ses promesses en poursuivant les bombardements sur Soueida, appelant au contraire à une résistance face aux forces gouvernementales.
Dans la foulée, le ministère de la Défense syrien a confirmé que ses troupes pénétraient dans la ville et a lancé un appel aux habitants pour qu’ils restent confinés chez eux, tout en encourageant à signaler toute activité suspecte de groupes armés, en particulier ceux appartenant à la communauté druze.
Ces affrontements traduisent les tensions persistantes dans un pays encore profondément divisé après près de quatorze ans de guerre civile. Depuis le renversement du président Bachar al-Assad en décembre dernier par le pouvoir intérimaire d’Ahmad al-Chareh, la Syrie tente de stabiliser une situation fragile où cohabitent différentes communautés souvent en conflit.
Soueida, bastion druze, reste un enjeu clé dans cette recomposition politique et militaire. Le retour des forces gouvernementales dans la ville est perçu par certains comme une tentative de réaffirmer le contrôle central, tandis que d’autres craignent une escalade des violences intercommunautaires. La situation demeure volatile et appelle à une vigilance accrue de la communauté internationale face aux risques d’une nouvelle flambée de violence dans cette région sensible.