Trump promet un accord avec l’Iran au G7

Alors que les sommets du G7 sont souvent l’occasion d’afficher l’unité des grandes puissances, celui tenu cette semaine dans les Rocheuses canadiennes révèle au contraire les lignes de fracture qui persistent au sein du groupe. Au cœur des discussions : l’escalade des tensions au Moyen-Orient, les désaccords commerciaux et la guerre en Ukraine.

Trump et l'Iran : l’annonce d’un accord imminent

Depuis le Canada, le président américain Donald Trump a surpris ses homologues en annonçant qu’un accord avec l’Iran était « proche ». « L’Iran est déjà à la table des négociations », a-t-il affirmé, tout en estimant que ce serait une « erreur » de la part de Téhéran de refuser de conclure. Il n’a toutefois donné aucun détail concret, alimentant ainsi les spéculations sur la réalité des avancées diplomatiques.

Cette déclaration intervient dans un contexte particulièrement tendu : Israël mène depuis plusieurs jours une campagne militaire d’envergure contre des sites stratégiques iraniens, et les craintes d’un embrasement régional sont vives. Les membres du G7 peinent toutefois à adopter une position commune, certains États estimant que la diplomatie américaine manque de transparence et privilégie des décisions unilatérales.

Un G7 divisé mais sous contrôle

L’hôte du sommet, le Premier ministre canadien Mark Carney, s’efforce de maintenir un semblant d’unité face aux divergences. Il est notamment intervenu lors d’une intervention improvisée de Donald Trump, affirmant vouloir « jouer son rôle de président du G7 », pour éviter que le sommet ne tourne à une tribune personnelle.

Mais derrière les sourires diplomatiques, les tensions sont palpables. En matière commerciale, plusieurs dirigeants européens, dont Emmanuel Macron, Giorgia Meloni et Keir Starmer, ont exhorté Trump à revoir ses hausses de tarifs douaniers. L’Union européenne et la Chine apparaissent en toile de fond de ces tensions, accusées alternativement de profiter des divisions ou d’en être la cible.

Des avancées commerciales... sélectives

Donald Trump a tout de même annoncé des avancées avec le Royaume-Uni. Un ensemble de documents, dont il a exhibé quelques pages devant la presse, mettrait en œuvre des accords concernant les secteurs automobile et aéronautique. Le Premier ministre britannique Keir Starmer a confirmé la conclusion de ces accords, jugés « protecteurs » pour l’économie britannique par le président américain.

Mais les relations transatlantiques restent tendues. L’UE, par la voix d’Ursula von der Leyen, souhaite accélérer les discussions commerciales avec Washington, tout en insistant sur la nécessité d’un accord « équitable ». Un vœu pieux pour l’instant, alors que Trump continue de privilégier une approche transactionnelle.

Ukraine et Russie : l’épine dans le pied du G7

Autre point de discorde majeur : la guerre en Ukraine. Alors que les Européens militent pour un renforcement des sanctions contre Moscou, Donald Trump reste sceptique. Fidèle à son approche pragmatique, il a mis en doute l’efficacité des sanctions, arguant qu’elles nuisent aussi aux économies occidentales. Il continue de croire à une sortie de crise par le dialogue direct avec Vladimir Poutine.

Dans ce contexte, une déclaration commune du G7 semble compromise. Si les dirigeants européens veulent afficher une fermeté unifiée, les positions américaines risquent encore une fois d’entraver tout consensus.

Conclusion : un G7 symptomatique d’un monde fracturé

Ce sommet du G7 illustre les profondes divisions qui traversent aujourd’hui les relations internationales. Entre une Amérique imprévisible et des alliés européens en quête de cohésion, les grands de ce monde peinent à parler d’une seule voix sur les sujets les plus brûlants : sécurité mondiale, commerce, diplomatie. La promesse d’un accord avec l’Iran, si elle se confirme, pourrait toutefois offrir un rare point d’optimisme dans un climat mondial assombri.