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Une archive explosive de Nasser ravive les tensions entre l’Égypte et l’Algérie
Une archive audio inédite attribuée à Gamal Abdel Nasser, datant du 6 septembre 1970, a été mise en lumière récemment, suscitant un vif émoi diplomatique entre l’Égypte et l’Algérie. Diffusée notamment par la chaîne Al Arabiya, cette conversation est présentée comme un entretien confidentiel entre Nasser et le président mauritanien Moktar Ould Daddah. L’enregistrement contient des critiques sévères de Nasser à l’égard de certains pays arabes, en particulier de l’Algérie, notamment sur leur attitude pendant la guerre des Six Jours de 1967.
Dans ce document audio, Nasser reprocherait à Alger de ne pas avoir apporté un soutien effectif à l’effort égyptien, affirmant que l’Égypte avait dû faire face seule. Il soulignerait par ailleurs que l’Algérie aurait critiqué ses choix diplomatiques, notamment son acceptation du plan Rogers et le cessez-le-feu qu’il jugeait nécessaire devant le coût humain des combats. Le ton de ses propos, selon les extraits diffusés, mêle regret, reproche et frustration à l’égard de ce qu’il perçoit comme un manque de loyauté régionale.
Cette révélation a provoqué une réaction immédiate du côté algérien. L’agence officielle APS a rejeté l’authenticité de l’enregistrement, évoquant une possible manipulation médiatique ou une falsification. Elle a suggéré que certains médias pourraient chercher à raviver les tensions historiques entre les nations arabes. Du côté égyptien, certains observateurs précisent que l’audio a été mis en ligne sur un compte YouTube lié au fils de Nasser, ce qui alimente le débat quant à sa provenance réelle et sa véracité.
Cette affaire intervient dans un contexte déjà marqué par des différends diplomatiques dans le monde arabe, et elle ravive le débat sur la mémoire collective, les récits historiques officiels et les non-dits des alliances arabes d’autrefois. Qu’il s’agisse d’un document authentique ou d’une archive instrumentalisée, l’effet est là : il incite à revisiter les récits dominants sur les solidarités arabes des années 1960 et les attentes réciproques entre États.
Ce nouveau dossier invite à s’interroger sur le poids des archives dans les relations internationales, sur la manière dont les États réécrivent leur passé, et sur la fragilité des récits consensuels dans des espaces politiques encore hantés par les tensions identitaires et diplomatiques.
