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Vers un accord de libre-échange entre le Maroc et la Russie : une nouvelle ère pour la coopération économique
Le Maroc et la Russie s’apprêtent à franchir une nouvelle étape dans leurs relations économiques à travers un futur accord de libre-échange, actuellement en phase de concertation. Cet accord, envisagé dans le cadre de l’Union économique eurasiatique, vise à renforcer les échanges commerciaux entre Moscou et Rabat et à ouvrir la voie à des investissements bilatéraux plus ambitieux.
Selon le quotidien Moscow Times, les discussions entre le ministère russe de l’Économie et du Développement et le ministère marocain de l’Industrie et du Commerce auraient atteint une phase avancée. L’annonce a été faite par Dmitri Gourine, vice-président du Centre fédéral russe pour le développement des exportations agricoles, à l’occasion du salon “L’Automne doré” tenu à Moscou du 8 au 11 octobre.
La Russie affiche un intérêt croissant pour des accords de ce type avec plusieurs pays, dont le Maroc, l’Égypte, l’Inde et l’Indonésie. Pour l’économiste marocain Abdelkhalek Tohami, cet engouement s’explique par la stabilité du marché marocain et par la volonté des grandes puissances d’accéder à de nouveaux débouchés. Un accord de libre-échange entre Rabat et Moscou permettrait non seulement d’accroître la présence des produits russes sur le marché marocain, mais aussi d’ouvrir de nouvelles perspectives pour les exportations marocaines vers les marchés eurasiens, notamment dans les secteurs agricoles comme les céréales et les fruits et légumes.
Au-delà du commerce, cet accord pourrait stimuler les investissements russes dans des secteurs stratégiques du Royaume. Actuellement, les échanges entre les deux pays se concentrent principalement sur les importations marocaines de blé et de pétrole, contre l’exportation de produits agricoles marocains vers la Russie.
Pour le spécialiste des affaires économiques internationales Rachid Sari, la solidité des relations commerciales entre Rabat et Moscou témoigne déjà d’un partenariat de confiance. Il souligne que la Russie souhaite désormais aller plus loin en établissant un cadre légal pour dynamiser les échanges et explorer de nouveaux domaines de coopération, notamment la pêche maritime, le transport et l’industrie automobile. Toutefois, il insiste sur la nécessité que cet accord repose sur le principe du “gagnant-gagnant”, rappelant que le Maroc compte déjà plus de 56 accords de libre-échange, dont plusieurs affichent un déséquilibre commercial.
Cet éventuel partenariat maroco-russe, s’il venait à se concrétiser, marquerait un tournant dans la diplomatie économique du Royaume, consolidant sa position comme hub stratégique entre l’Europe, l’Afrique et l’Asie.
