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Maroc : la 5G officiellement imminente, un tournant numérique majeur
Le Maroc s’apprête à franchir une étape technologique majeure. Dans moins de trois semaines, à l’occasion du 50e anniversaire de la Marche verte, le Royaume devrait activer officiellement la 5G, cinquième génération des télécommunications mobiles. Une avancée attendue depuis plusieurs années, qui promet de transformer en profondeur le paysage numérique national.
Les principaux opérateurs, IAM, Orange et Inwi, peaufinent leurs offres commerciales et ajustent leurs stratégies marketing pour séduire les premiers abonnés. L’objectif est double : rentabiliser des investissements considérables et consolider leur position sur un marché déjà très concurrentiel.
«Tous les acteurs sont prêts, certains même en avance sur le calendrier prévu par l’autorité de régulation», confie une source proche du dossier. L’ANRT a déjà attribué les licences, délimité les fréquences et tracé les périmètres d’implantation, laissant présager un feu vert imminent.
Du côté des consommateurs, l’impatience est palpable. Les promesses technologiques sont alléchantes : débits ultra-rapides, latence minimale, transferts massifs de données. Les grandes entreprises, elles, s’activent pour préparer leurs infrastructures à l’arrivée de la 5G privée. Des industriels tels que OCP, Tanger Med, ONCF, ONEE, ONDA, ADM, Renault Maroc ou Stellantis s’organisent pour intégrer cette technologie dans leurs chaînes de production et de logistique.
En parallèle, les travaux de fibrage continuent à un rythme soutenu. Casablanca, Rabat, Marrakech, Tanger, Agadir… Partout, les trottoirs sont éventrés pour déployer la fibre optique, socle indispensable pour supporter les débits massifs promis par la 5G.
Mais au-delà de l’infrastructure, la réussite de la 5G dépendra de la création d’un véritable écosystème. «La 5G ne se limite pas à des antennes et des licences. Elle nécessite un environnement industriel et corporate compatible», souligne un expert du secteur. Selon lui, les retombées économiques ne seront visibles qu’à moyen et long terme, et la transformation numérique nécessitera un engagement coordonné de tous les acteurs.
Le défi est aussi économique. Convaincre entreprises et particuliers d’adopter la 5G alors que la 4G reste performante et moins coûteuse ne sera pas automatique. «Il ne suffit pas de délivrer des licences pour que la 5G s’impose», avertit un membre du conseil d’administration de l’ANRT. La réussite reposera sur la pertinence des offres, la qualité du réseau, le maillage territorial et surtout la capacité du pays à générer des usages à forte valeur ajoutée. Startups, industriels et services publics devront être mobilisés pour éviter que la 5G ne reste une promesse technologique sans impact réel.
Dans cette course, IAM et Orange bénéficient d’atouts stratégiques. Orange, fort de son expérience internationale dans 26 pays, a déjà déployé la 5G sur plusieurs marchés européens et africains. IAM, soutenu par Etisalat, pionnier de la 5G au Moyen-Orient, peut s’appuyer sur des moyens technologiques et financiers solides pour proposer des offres innovantes, adaptées aux particuliers comme aux entreprises.
La 5G représente bien plus qu’une avancée technique. Elle constitue un levier stratégique pour l’économie marocaine, susceptible de catalyser la transformation numérique du pays, de renforcer la compétitivité industrielle et de positionner le Maroc comme hub régional des télécoms en Afrique. Mais au final, ce sont les usages et l’écosystème qui détermineront l’impact réel de cette technologie.