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Marseille : propriétaire de logements insalubres jugé
Le tribunal correctionnel de Marseille examine ce jeudi le cas de Majid B., propriétaire de 29 appartements dans la tour du Gyptis, un immeuble symbolisant l’habitat insalubre de la ville. Accusé de louer des logements dans des conditions déplorables, il se trouve face à de lourdes accusations, notamment celle de soumettre des locataires vulnérables à des conditions indignes.
Le Gyptis, surnommé le « bidonville vertical », est une ancienne résidence étudiante située dans le quartier défavorisé de la Belle-de-Mai. La situation dans cet immeuble est critique : moisissure, cafards, rats, humidité excessive et même des incendies provoqués par des installations électriques défectueuses. Ces conditions de vie insupportables ont contraint la mairie à faire évacuer l’immeuble en mars 2023, après un arrêté d’insalubrité pris en juillet 2022.
Majid B., le principal propriétaire de cet immeuble de 268 appartements, est accusé d’avoir acheté ces logements à bas prix entre 2015 et 2017 pour environ 12.000 euros chacun, sans prendre en compte l’état dégradé des bâtiments. Selon l’avocat de la ville, Me Jorge Mendes Constante, cet investissement a généré un rendement de 50% en à peine deux ans, ce qui souligne l’aspect lucratif de la gestion de ces biens dans des conditions déplorables.
Des locataires sans protection légale Les locataires de ces appartements étaient souvent des personnes en situation précaire : sans-papiers, étrangers, handicapés ou simplement isolés. Beaucoup vivaient sans contrat de bail et payaient leur loyer en espèces. Selon les témoignages recueillis, ils se retrouvaient dans des logements sans chauffage, avec des portes défectueuses, et subissaient des conditions de vie insalubres, allant de l’invasion de nuisibles à des risques graves pour leur santé. Me Aurélien Leroux, avocat de certaines parties civiles, a évoqué le cas d’une femme enceinte qui a perdu son embryon à la suite d’une intoxication au monoxyde de carbone après un incendie.
Un réseau de profit En plus de ces conditions dramatiques, Majid B. est également accusé de ne pas avoir payé les charges de la copropriété, s’élevant à près de 90.000 euros. Lors de la perquisition de son domicile en février 2023, les enquêteurs ont saisi plus de 100.000 euros en espèces et pièces d’or, suggérant que l’homme avait continué à percevoir des loyers malgré l’arrêté d’insalubrité. En tout, il aurait encaissé 44.234 euros après l’interdiction de louer, soulignant le côté lucratif de son entreprise d’exploitation.
La mairie, quant à elle, a réclamé 160.000 euros pour les préjudices subis, notamment en raison de l'absence de relogement pour les locataires évacués. L’affaire du Gyptis n’est pas un cas isolé : d’autres propriétaires ont déjà été condamnés dans cette même résidence pour avoir continué à percevoir des loyers malgré l’arrêté de péril.
Le procès de Majid B. met en lumière la problématique de l’habitat indigne à Marseille et soulève la question du rôle des propriétaires dans l’entretien des logements, ainsi que celui des autorités dans la lutte contre l’exploitation des plus vulnérables. La justice devra déterminer s'il y a eu une exploitation délibérée de la misère, ou si le prévenu a été dépassé par une situation qu'il n’a pas su maîtriser.
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