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Ali Bongo auditionné à Paris après son éviction
Près d’un an après son renversement par un coup d’État militaire au Gabon, l’ex-président Ali Bongo Ondimba a été auditionné mardi 25 juin à Paris, dans le cadre d’une procédure judiciaire lancée en France. L’ancien chef de l’État, au pouvoir de 2009 à 2023, accuse les nouvelles autorités gabonaises de l’avoir séquestré arbitrairement et d’avoir infligé des sévices à ses proches.
Une plainte pour « séquestration » et « actes de barbarie »
Déposée en mai 2024 avec constitution de partie civile, la plainte introduite par Ali Bongo, son épouse Sylvia (de nationalité française) et plusieurs de leurs enfants vise à obtenir justice sur ce qu’ils qualifient d’arrestation illégale et de maltraitance après le coup d’État militaire du 30 août 2023.
L’enquête française, ouverte en janvier contre X pour torture, enlèvement et séquestration en bande organisée, est désormais entre les mains de deux juges du pôle Crimes contre l’humanité du tribunal judiciaire de Paris. Le statut de partie civile accordé à Ali Bongo lui confère celui de victime potentielle, ce qui lui donne accès au dossier d’instruction et aux auditions.
Des accusations graves envers le nouveau pouvoir gabonais
Après sa destitution, Ali Bongo avait été assigné à résidence à Libreville par les militaires menés par le général Brice Clotaire Oligui Nguema. Ce dernier, devenu officiellement président en avril 2025, avait tenté de rassurer l’opinion internationale en promettant un « procès équitable » à Sylvia Bongo et à leur fils Noureddin, tous deux poursuivis pour détournement de fonds publics.
Pourtant, les avocats de la famille Bongo, parmi lesquels François Zimeray et Pierre-Olivier Sur, affirment que la détention de leurs clients s’est accompagnée de violences physiques et psychologiques. Ils saluent aujourd’hui le travail « rigoureux » de la justice française qui semble, selon des sources proches du dossier, avancer dans l’identification de faits, de dates et de potentiels responsables.
Une dynastie contestée au cœur de la Françafrique
La famille Bongo a dirigé le Gabon pendant plus d’un demi-siècle, d’abord avec Omar Bongo (1967–2009), figure emblématique de la Françafrique, puis son fils Ali. Leur régime est aujourd’hui critiqué pour sa gestion opaque des ressources pétrolières du pays, et pour une gouvernance marquée par la corruption et le népotisme, selon l’opposition gabonaise.
L’éviction brutale d’Ali Bongo, après des années de règne autoritaire et d’élections contestées, avait été saluée par une partie de la population, mais elle ouvre désormais un nouveau chapitre judiciaire à l’échelle internationale.
Une affaire qui lie justice française et transition gabonaise
Le départ de la famille Bongo vers l’Angola mi-mai marque un tournant : leur exil, tout comme l’ouverture de cette procédure judiciaire à Paris, donne une dimension internationale à la crise politique gabonaise. Si les faits de torture sont avérés, ils pourraient ternir davantage l’image du nouveau pouvoir, malgré ses promesses de rupture avec le passé.
L’affaire illustre enfin la complexité des transitions post-coup d’État dans les anciennes colonies françaises d’Afrique, où l’héritage politique et les réseaux diplomatiques restent profondément entremêlés.
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