Meta : le Maroc en tête des demandes de données d’utilisateurs en Afrique
Le Maroc s’affiche comme le pays africain le plus actif dans la sollicitation de données auprès de Meta. Selon le rapport Transparency Meta 2024, le Royaume a adressé pas moins de 1.188 demandes concernant des comptes Facebook, Instagram et WhatsApp entre janvier et décembre 2024. Ce chiffre représente plus de trois quarts des requêtes africaines, plaçant le Maroc largement devant ses voisins.
La Tunisie se classe deuxième avec 121 demandes, suivie de la Libye (68), de l’Algérie (54), du Ghana (38), de l’Afrique du Sud (36) et du Kenya (35). Hors de ces pays, l’activité africaine reste très limitée, souligne le rapport, qui ne fournit cependant pas d’explications sur cette concentration exceptionnelle.
À l’échelle mondiale, Meta a reçu 322.062 demandes gouvernementales concernant 600.341 utilisateurs ou comptes. Dans 78 % des cas, l’entreprise a fourni tout ou partie des informations requises, confirmant son rôle central dans la coopération avec les autorités. Ces demandes concernent majoritairement des enquêtes criminelles, allant du vol aux enlèvements, et peuvent inclure des informations basiques comme le nom, la date d’inscription ou l’ancienneté d’un compte, mais parfois aussi des journaux d’adresses IP ou le contenu des comptes.
Le rapport précise qu’en situation d’urgence, les forces de l’ordre peuvent soumettre des demandes sans procédure judiciaire, et Meta peut divulguer certaines informations si elle estime qu’un risque imminent de blessure grave ou de décès est en jeu.
La position du Maroc interroge : pourquoi concentre-t-il à lui seul une telle part des requêtes sur le continent africain, alors que la majorité des pays restent en retrait ? Cette singularité met en lumière la relation particulière entre les autorités marocaines et les plateformes numériques, et pose des questions sur la gestion et la protection des données personnelles dans la région.