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Israël veut contrôler Gaza sans la gouverner
Le cabinet de sécurité israélien a validé, dans la nuit du 8 août 2025, un plan présenté par le Premier ministre Benjamin Netanyahu visant à « vaincre le Hamas » et à établir une nouvelle forme de contrôle sur la bande de Gaza, sans en assurer la gouvernance directe. Cinq principes stratégiques ont été adoptés, dont la création d’une administration civile alternative au Hamas et à l’Autorité palestinienne (AP).
Dans un entretien accordé à Fox News, Benjamin Netanyahu a précisé qu’Israël souhaitait « prendre le contrôle de Gaza », tout en excluant de « la gouverner ou la garder ». Le plan prévoit que l’armée israélienne s’empare de la ville de Gaza, épicentre d’une guerre longue de 22 mois, tout en assurant la distribution de l’aide humanitaire en dehors des zones de combat.
Le texte, entériné à la majorité, insiste sur cinq objectifs : désarmer le Hamas, rapatrier tous les otages (vivants ou morts), démilitariser le territoire, garantir un contrôle sécuritaire israélien et instaurer une administration civile « neutre ». Actuellement, près de 75 % de la bande de Gaza est occupée par les forces israéliennes, qui poursuivent leurs opérations terrestres et aériennes sur l’ensemble du territoire.
Une opération longue et controversée
La décision a suscité de vives réactions au sein de la classe politique israélienne. Le chef de l’opposition, Yaïr Lapid, a dénoncé sur X une « catastrophe » qui mettrait en péril la vie des otages et des soldats, tout en alourdissant le fardeau économique du pays. De son côté, le Hamas, qui retient encore 49 otages, accuse Netanyahu de vouloir « se débarrasser des otages » pour poursuivre un agenda idéologique personnel.
Sur le terrain, les combats se poursuivent dans les zones densément peuplées comme Khan Younès, Gaza et Deir-el-Balah, malgré les risques humanitaires extrêmes. Selon l’ONU, 86,3 % du territoire est militarisé et fait l’objet d’ordres d’évacuation. L’Organisation mondiale de la santé alerte sur une famine généralisée : au moins 99 personnes, dont 29 enfants, sont déjà mortes de malnutrition.
Des tensions internes à Israël
Parallèlement, la contestation s’élargit à l’intérieur d’Israël. Plusieurs centaines de juifs orthodoxes ont manifesté à Jérusalem contre l’obligation de conscription militaire. L’armée, de son côté, reste prudente. Le chef d’état-major Eyal Zamir a rappelé que les décisions seraient prises avec « professionnalisme et indépendance », tout en avertissant qu’Israël ne tolérerait plus aucune menace sur son territoire.
Depuis l’attaque du 7 octobre 2023 lancée par le Hamas, qui a coûté la vie à 1.219 personnes côté israélien, la riposte militaire a fait 61.258 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du Hamas, des chiffres jugés crédibles par les Nations unies.
Alors que le souvenir du retrait unilatéral israélien de 2005 reste présent, l’idée d’une nouvelle occupation partielle de Gaza, sans gouvernance directe, ravive les tensions diplomatiques et humanitaires dans la région.