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Le Sénégal double l’aide à la presse privée
Le gouvernement sénégalais a décidé de doubler le montant du Fonds d’Aide à la Presse Privée, passant de 1,9 milliard FCFA (3,04 millions USD) à 4 milliards FCFA (6,4 millions USD). Cette annonce a été faite par le ministre de la Communication, Alioune Sall, lors d’une conférence de presse tenue le 3 décembre. Selon lui, cette augmentation vise à soutenir le développement de la presse, qu’il qualifie de secteur stratégique et essentiel pour le progrès du pays.
Pour bénéficier de ce fonds, les médias doivent obligatoirement être reconnus par l’État, une condition qui a été renforcée par l’instauration d’un processus d’enregistrement en ligne via la plateforme « Déclaration Médias Sénégal ». À ce jour, 380 dossiers ont été soumis, mais seuls 112 ont été validés. Ces bénéficiaires incluent 10 chaînes de télévision, 14 journaux papier, 17 radios commerciales, 10 radios communautaires, 6 Web TV et 54 journaux en ligne.
Cette sélection stricte a suscité des mécontentements, de nombreux médias recalés dénonçant une procédure peu transparente et accusant les autorités d’une éventuelle instrumentalisation politique. Certains acteurs affirment que cette démarche pourrait servir à faire taire les voix critiques à l’égard de l’action gouvernementale, renforçant ainsi la méfiance dans un contexte déjà marqué par des tensions entre l’État et certains médias.
Malgré ces critiques, le gouvernement sénégalais affirme vouloir assainir le secteur et garantir une utilisation efficace des fonds publics. Cette initiative, selon Alioune Sall, vise à accompagner les projets viables et professionnels pour soutenir une presse indépendante et moderne.
L’augmentation de cette aide reflète la volonté des autorités de reconnaître le rôle essentiel des médias dans le développement démocratique et économique du Sénégal. Cependant, le défi reste de trouver un équilibre entre soutien financier et respect de l’indépendance journalistique, dans un environnement où la liberté de la presse est un enjeu majeur.
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