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Londres rétablit ses relations avec Damas
Le Royaume-Uni a marqué un tournant majeur dans sa politique étrangère en rétablissant officiellement ses relations diplomatiques avec la Syrie, suspendues depuis 2012. Cette annonce, accompagnée de la visite historique du ministre britannique des Affaires étrangères, David Lammy, à Damas, ouvre une nouvelle phase de coopération entre les deux pays, dans un contexte régional et international en pleine mutation.
Une première visite ministérielle depuis 14 ans
David Lammy est devenu le premier haut responsable britannique à se rendre en Syrie depuis la chute du régime de Bachar al-Assad en décembre dernier, après plus de cinq décennies de domination par le clan Assad. Il y a rencontré le président par intérim, Ahmad al-Chareh, ainsi que son homologue syrien, Assaad al-Chaibani. Les discussions ont porté sur le renforcement des relations bilatérales, la sécurité régionale et la relance économique.
Une rupture longue et symbolique
Depuis le déclenchement de la guerre civile en 2011, à la suite de la répression violente des manifestations pro-démocratie, le Royaume-Uni faisait partie des voix les plus critiques à l’égard de Bachar al-Assad. Londres avait fermé son ambassade et s'était alignée sur les sanctions internationales, contribuant à l’isolement diplomatique de Damas.
Aujourd’hui, dans un contexte post-Assad, le gouvernement britannique affirme qu’il est « dans son intérêt stratégique » de s’engager aux côtés des nouvelles autorités syriennes. « Une Syrie stable profitera à tous, notamment en matière de lutte contre le terrorisme, de gestion des flux migratoires et de désarmement chimique », a souligné David Lammy dans un communiqué.
Une aide conditionnée à la stabilité
Le Royaume-Uni ne se contente pas de gestes symboliques. Londres a promis une aide humanitaire de 129 millions de dollars, en plus des 190 millions d’euros déjà annoncés en mars, pour soutenir les efforts de reconstruction. Cette enveloppe vise à répondre aux besoins urgents de la population syrienne, mais aussi à favoriser un retour à la stabilité politique et économique.
Une dynamique diplomatique accélérée
Depuis le changement de régime en Syrie, les initiatives diplomatiques se multiplient. Après la levée de sanctions économiques par les États-Unis et l’Union européenne en mai, Londres a suivi en assouplissant les restrictions visant des institutions clés du pays, notamment la Banque centrale, les ministères de l’Intérieur et de la Défense, ainsi que plusieurs secteurs économiques stratégiques.
Une réintégration internationale progressive
La normalisation progressive des relations avec la Syrie semble s’inscrire dans une stratégie plus large de réintégration de ce pays dans le paysage diplomatique mondial. Les nouvelles autorités islamistes au pouvoir espèrent mobiliser un large soutien pour relever les immenses défis de la reconstruction, estimés par l’ONU à plus de 400 milliards de dollars.
Un pari risqué mais pragmatique
Si ce rapprochement est salué par certains comme une nécessité géopolitique, il suscite aussi des inquiétudes. La situation des minorités, le respect des droits humains et les garanties de stabilité à long terme restent au cœur des préoccupations internationales. Pour le Royaume-Uni, il s’agit d’un pari stratégique visant à prévenir de nouvelles crises migratoires et sécuritaires, tout en tentant d’influencer l’avenir politique de la Syrie.
Ce rétablissement des relations entre Londres et Damas marque ainsi une inflexion importante dans la politique internationale post-conflit syrien. Reste à voir si cet élan diplomatique permettra à la Syrie de tourner définitivement la page de la guerre et d’amorcer une réelle transition vers la paix et la reconstruction.
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