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Moscou revendique la prise de Pokrovsk et Vovtchansk
La Russie affirme avoir consolidé son avance sur le front ukrainien en prenant le contrôle de Pokrovsk, ville stratégique de l’Est, et de Vovtchansk, située dans le nord-est du pays. Une annonce lourde de conséquences militaires et politiques, révélée lundi par le Kremlin, alors que l’émissaire américain Steve Witkoff est attendu ce mardi à Moscou pour rencontrer Vladimir Poutine.
Selon un communiqué publié sur Telegram, le chef de l’état-major russe, Valeri Guerassimov, a informé le président russe de la « libération » de ces deux localités, confirmant l’une des avancées les plus significatives pour Moscou depuis plusieurs mois. Le ministère russe de la Défense a diffusé une vidéo montrant des soldats hissant le drapeau national sur la place centrale de Pokrovsk, soulignant la portée symbolique de cette prise.
Un verrou stratégique dans l’Est de l’Ukraine
Pokrovsk, qui comptait près de 60.000 habitants avant le conflit, constitue un nœud logistique essentiel pour les forces ukrainiennes. Sa position, au croisement de routes et voies ferrées menant aux principaux bastions encore tenus par Kiev dans l’Est, en fait un point charnière dans la configuration du front.
Depuis septembre, des centaines de soldats russes avaient infiltré progressivement la ville, mettant sous pression les défenses ukrainiennes. Bien que Kiev ait dépêché des renforts, notamment des unités spéciales, la résistance n’a pas suffi à contrer l’avancée russe. La perte de Pokrovsk pourrait compliquer sérieusement le ravitaillement ukrainien et ouvrir la voie à une progression russe vers l’ouest et vers le nord, en direction de Kramatorsk et Sloviansk.
La situation des troupes ukrainiennes dans la ville voisine de Myrnograd devient également plus délicate, la prise de Pokrovsk augmentant les risques d’encerclement.
Vovtchansk, une ville en ruines après des mois de combats
La capture de Vovtchansk, dans la région de Kharkiv, confirme également la dynamique russe dans le nord-est. Depuis mai 2024, cette ville ravagée par les bombardements était le théâtre de combats acharnés, sans progression notable jusqu’aux dernières semaines.
Pour le ministre russe de la Défense, Andreï Belooussov, cette avancée constitue un « pas important vers la victoire ». Une rhétorique qui coïncide avec les discussions en cours entre Kiev et Washington autour du plan américain visant à mettre fin au conflit, dans lequel la question des territoires actuellement occupés par Moscou demeure l’un des points les plus sensibles.
Une rencontre Poutine–Witkoff sous haute tension
La progression militaire de Moscou intervient à la veille de la visite de l’émissaire américain Steve Witkoff, chargé d’évaluer les conditions d’un éventuel cadre politique susceptible d’amorcer des négociations de paix. Sa rencontre avec Vladimir Poutine à Moscou devrait être dominée par le nouveau rapport de force créé sur le terrain, renforçant la position du Kremlin dans les discussions internationales.
Alors que la guerre entre dans sa troisième année, ces avancées redessinent les équilibres militaires et compliquent davantage la perspective d’un règlement rapide du conflit.