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Le Maroc séduit les investisseurs étrangers : une hausse de 55 % des IDE en 2024, selon la CNUCED

Vendredi 20 Juin 2025 - 10:30
Le Maroc séduit les investisseurs étrangers : une hausse de 55 % des IDE en 2024, selon la CNUCED
Par: Naji khaoula
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Le Maroc a enregistré une hausse remarquable de 55 % des investissements directs étrangers (IDE) en 2024, atteignant 1,6 milliard de dollars (environ 15,6 milliards de dirhams), selon le World Investment Report 2025 de la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (CNUCED), publié le 19 juin à Genève. Cette progression place le Royaume parmi les destinations les plus dynamiques du continent africain en matière d’attractivité économique.

La performance marocaine s’inscrit dans un contexte continental favorable, marqué par une reprise globale des flux d’IDE en Afrique. Ceux-ci ont bondi de 75 %, pour atteindre un total de 97 milliards de dollars, grâce notamment à un méga-projet de développement urbain en Égypte. En excluant ce projet exceptionnel, l’Afrique enregistre tout de même une progression de 12 %, témoignant d’une consolidation des flux vers plusieurs régions du continent.

Les énergies renouvelables au cœur de l’intérêt des investisseurs

Le rapport de la CNUCED souligne que la majorité des investissements enregistrés au Maroc ont été orientés vers les secteurs des énergies renouvelables et des infrastructures. Le Royaume s’impose ainsi comme un pôle régional en matière de transition énergétique, aux côtés de la Tunisie et de la Namibie. Sept grands projets dans l’éolien et le solaire sont recensés dans ces pays, représentant ensemble 17 milliards de dollars.

Outre l’énergie verte, le Maroc attire également les IDE dans l’agrotransformation et l’industrie pharmaceutique, avec un intérêt marqué de la part de capitaux chinois. Ces investissements s’inscrivent dans une stratégie nationale de développement industriel axée sur la durabilité et la valeur ajoutée locale.

Le Maghreb résiste à la chute des projets greenfield

Contrairement à la tendance continentale, le Maghreb parvient à maintenir une dynamique positive dans les projets greenfield (nouveaux projets). Alors que l’Afrique enregistre une baisse de 5 % du nombre d’annonces et une chute de 37 % de leur valeur, l’Afrique du Nord affiche une hausse de 12 %, représentant à elle seule deux tiers des dépenses en capital sur le continent, soit 76 milliards de dollars.

Les secteurs de la construction et de la métallurgie tirent particulièrement leur épingle du jeu, même si les projets dans l’électricité et le gaz connaissent une baisse drastique, avec un recul de 51 milliards de dollars.

Un contexte mondial tendu mais des opportunités ciblées

À l’échelle mondiale, les IDE ont reculé pour la deuxième année consécutive, avec une baisse de 11 % en 2024. Toutefois, un léger sursaut technique de 4 %, porté par des flux financiers artificiels entre juridictions européennes, masque la fragilité de la reprise réelle.

Rebeca Grynspan, secrétaire générale de la CNUCED, alerte : « Trop d’économies sont écartées non par absence de potentiel, mais parce que le système oriente les capitaux là où c’est le plus commode, non là où c’est nécessaire ». Elle appelle à un réalignement stratégique des flux publics et privés vers les Objectifs de développement durable (ODD), dans un climat mondial marqué par les incertitudes géopolitiques et la fragmentation économique.

L’économie numérique : un secteur porteur, mais peu inclusif

Si l’économie numérique est l’un des rares secteurs à connaître une croissance (+14 %), celle-ci reste concentrée dans un cercle restreint de dix pays captant 80 % des investissements. Les pays en développement, dont le Maroc, peinent encore à s’imposer dans cette sphère en raison de faiblesses structurelles (infrastructures, cadres réglementaires, compétences).

La CNUCED plaide pour un agenda commun visant à intégrer davantage ces économies dans la révolution numérique mondiale. La prochaine conférence sur le financement du développement, attendue à Addis-Abeba, devra selon l’organisation, poser les bases de réformes profondes pour une redistribution plus équitable du capital mondial.

Malgré un climat mondial incertain, le Maroc confirme en 2024 son statut de hub d’investissements en Afrique, porté par des projets stratégiques dans les énergies renouvelables et les infrastructures. Si les défis persistent, notamment dans le numérique, le Royaume semble bien positionné pour tirer profit des mutations économiques globales, à condition de renforcer encore son attractivité et sa capacité d’innovation.



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