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Professionnels de santé : la grande montée en puissance
Le système de santé marocain s’apprête à franchir un tournant majeur avec l’annonce de 6.500 postes budgétaires pour l’année 2025 et une dynamique exceptionnelle dans la formation des professionnels de santé. C’est ce qu’a récemment détaillé Amine Tahraoui, ministre de la Santé et de la Protection sociale, dans une réponse écrite à une question parlementaire portant sur l’évolution de la fonction sanitaire au Royaume.
Une montée en puissance des effectifs en formation
Le ministre a mis en lumière une progression remarquable du nombre de places pédagogiques dans les facultés de médecine, de pharmacie et de médecine dentaire. Par rapport à 2019, ces effectifs ont enregistré une hausse de 88 % en 2024. Cette dynamique s’inscrit dans le cadre de la convention-cadre de 2022, signée avec les ministères de l’Enseignement supérieur et des Finances, visant à atteindre 7.543 nouvelles places à l’horizon 2027.
Les formations paramédicales connaissent également un essor sans précédent. Le nombre de places en licence pour les infirmiers et techniciens de santé a plus que triplé depuis 2020, atteignant 8.360 places en 2024. Le cycle de master n’est pas en reste avec une progression spectaculaire de 353 %, pour atteindre 680 places cette même année. D’ici 2029, le ministère prévoit l’ouverture de 11.900 places dans ces filières.
Renforcement de la recherche et de l’encadrement
Dans le cadre du développement de la recherche appliquée, 16 équipes et 4 laboratoires de recherche au niveau doctoral verront le jour au sein des instituts supérieurs des métiers infirmiers et des techniques de santé. Ce projet est porté en partenariat avec d’autres acteurs institutionnels, afin de soutenir l’innovation et l’amélioration continue des pratiques dans le domaine de la santé.
Internat : davantage de postes pour répondre à la demande
Le ministre a aussi annoncé une augmentation progressive des postes ouverts aux concours d’internat. Chaque année, 100 nouveaux postes seront ajoutés au concours d’internat contractuel, et 50 pour le concours non contractuel destiné aux médecins spécialistes. Une mesure qui vise à combler les déficits constatés, notamment dans certaines spécialités médicales critiques.
Recrutement massif et déconcentration des concours
Dans une logique de territorialisation de l’action publique, le ministère a renforcé les prérogatives des services déconcentrés en leur confiant l’organisation de concours régionaux depuis fin 2020. Cette mesure permet une meilleure réactivité face aux besoins locaux en personnel médical, en lien avec la future mise en place des Groupements Sanitaires Territoriaux (GST).
Le nombre de postes budgétaires connaît également une nette augmentation : de 4.000 en 2019 à 6.500 prévus en 2025. Cette progression répond à une volonté affichée de renforcer l’offre de soins sur l’ensemble du territoire national.
Mobilité régionale et attractivité des zones enclavées
Amine Tahraoui a insisté sur la nécessité d’adopter des mécanismes innovants pour améliorer la répartition des compétences médicales. Le « programme médical régional » a ainsi été conçu pour encourager la mobilité du personnel de santé et répondre à l’instabilité du corps médical dans les zones éloignées.
Des médecins étrangers pour combler les lacunes
Dans le même esprit, la loi n° 33.21, qui permet aux médecins étrangers d’exercer au Maroc, constitue un levier important. À ce jour, 580 praticiens étrangers travaillent déjà sur le territoire. Le ministre affirme que de nouvelles incitations sont en cours pour attirer davantage de compétences internationales.
Valorisation des carrières et dialogue social
Pour renforcer l’attractivité du secteur, plusieurs mesures sociales et financières ont été engagées : l’indice 509 pour les médecins dès leur entrée en fonction, revalorisation de l’indemnité de risque, salaires variables selon la zone géographique, et harmonisation entre les secteurs public et privé. Le dialogue social sectoriel reste un pilier central de cette stratégie.
Objectif 2030 : vers une couverture médicale aux standards de l’OMS
Selon les projections ministérielles, l’application des mesures prévues par la convention-cadre de 2022 permettra d’atteindre un ratio de 45 professionnels de santé pour 10.000 habitants d’ici 2030, soit plus du double du ratio actuel, et conforme aux recommandations de l’Organisation mondiale de la santé.
Face aux défis d’un système de santé en transformation, le Maroc semble résolument engagé dans une réforme structurelle profonde. Formation, recrutement, attractivité et recherche composent les piliers d’une stratégie ambitieuse visant à garantir aux citoyens un accès équitable et de qualité aux soins. La mobilisation des ressources humaines reste au cœur de cette vision, avec un mot d’ordre : préparer l’avenir de la santé dès aujourd’hui.
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