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Nouvel ordre mondial : Washington impose sa loi tarifaire
Les nouvelles taxes douanières américaines, initiées par le président Donald Trump, sont officiellement entrées en vigueur ce jeudi à 04h01 GMT, marquant un tournant majeur dans la politique commerciale des États-Unis. Remplaçant la surtaxe uniforme de 10 % instaurée en avril, les nouveaux droits varient désormais entre 15 % et 41 %, et concernent des dizaines de partenaires économiques de premier plan, dont l’Union européenne, le Japon et la Corée du Sud.
« Il est minuit !!! Des milliards de dollars de droits de douane affluent maintenant vers les États-Unis d'Amérique », s’est félicité Donald Trump sur son réseau Truth Social quelques minutes après l’application des nouvelles mesures.
Un protectionnisme assumé
L’objectif affiché du président américain est clair : rééquilibrer des échanges jugés défavorables aux États-Unis. Cette offensive commerciale devrait faire grimper le taux moyen des droits de douane à près de 20 %, un niveau inédit depuis les années 1930. À cela pourraient bientôt s’ajouter des taxes ciblées sur les produits pharmaceutiques, les puces électroniques et les semi-conducteurs, pour lesquels Trump a évoqué un taux de 100 %.
Si la plupart des pays concernés peinent à obtenir des dérogations, certains, comme le Mexique, bénéficient d’un délai de 90 jours grâce aux clauses de l’accord de libre-échange nord-américain. Le Canada, en revanche, a vu la surtaxe sur ses produits grimper à 35 % au 1er août, même si son Premier ministre Mark Carney a relativisé l’impact, affirmant que plus de 85 % des exportations canadiennes n’étaient pas concernées.
Des accords en nombre limité
Malgré les promesses de la Maison-Blanche d’une « nouvelle ère d’accords commerciaux », seuls sept accords ou pré-accords ont pour l’heure été annoncés, notamment avec l’Union européenne, le Japon et le Royaume-Uni. Ces textes restent encore à formaliser et sont généralement accompagnés de promesses d’investissements sur le sol américain.
Par ailleurs, la fermeté de l’administration Trump se manifeste particulièrement envers certains pays stratégiques. Le Brésil, allié politique de l’ex-président Jair Bolsonaro, a été frappé par une surtaxe de 50 % en réaction aux poursuites engagées contre ce dernier. L’Inde, quant à elle, subira dans trois semaines une augmentation à 50 % sur certains produits, en raison de ses liens économiques avec la Russie.
Un impact économique incertain
Si Donald Trump vante les recettes générées par ces mesures pour une économie américaine très endettée, de nombreux économistes tirent la sonnette d’alarme. L’inflation, déjà en hausse à 2,6 % en juin, pourrait s’aggraver. Et la croissance, quant à elle, pourrait ralentir, certains analystes prévoyant qu’elle ne dépassera pas 1 % en rythme annualisé pour le second semestre.
Face à ces bouleversements, des pays comme le Brésil envisagent de diversifier leurs marchés d’exportation, tandis que le Canada et le Mexique renforcent leur coopération économique bilatérale pour réduire leur dépendance à l’économie américaine.
En imposant unilatéralement une reconfiguration des relations commerciales internationales, Donald Trump impose plus que jamais sa vision protectionniste d’un monde économique remodelé à l’avantage des États-Unis.