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Les carrières de sable au Maroc : entre opportunités économiques et défis environnementaux
Le secteur des carrières de sable au Maroc joue un rôle fondamental dans le développement des infrastructures et de l'économie nationale. Cependant, derrière son importance stratégique se cachent des disparités marquantes, des dysfonctionnements persistants et des défis environnementaux complexes.
Une richesse sous-exploitée
Le Maroc compte environ 3 332 carrières, produisant annuellement près de 151 millions de mètres cubes de matériaux essentiels à la construction, tels que le sable, le gravier, et l'argile. Ces matériaux alimentent les grands projets d'infrastructure, qu'il s'agisse de routes, de ponts, ou de constructions urbaines. Mais ce chiffre impressionnant masque une réalité moins reluisante : environ 35 % des carrières sont inactives ou abandonnées, laissant des cicatrices sur le paysage économique et naturel.
Parmi ces sites, 21 % ont cessé leurs activités pour diverses raisons, allant de l'épuisement des ressources à des difficultés administratives, tandis que 14 % sont à l'abandon, souvent livrées à la dégradation environnementale.
Une gestion en quête de transparence
La gestion des carrières au Maroc souffre d'un manque de régulation et de suivi rigoureux. Bien que des autorisations soient délivrées pour encadrer leur exploitation, une proportion importante des carrières fonctionne de manière non conforme. En conséquence, près de 20 % des carrières sont exploitées sans respect des normes environnementales, ouvrant la voie à des pratiques illégales.
Par ailleurs, la concentration des carrières entre les mains des entreprises reste problématique. 702 carrières sont exploitées par des particuliers, représentant une surface de 42 millions de mètres carrés, tandis que les entreprises contrôlent 2 630 carrières, couvrant 350 millions de mètres carrés. Cette centralisation limite les opportunités pour les petits exploitants et accentue les disparités.
Les "mafias du sable" : un fléau persistant
L'exploitation non réglementée du sable sur les côtes marocaines a donné naissance à un phénomène préoccupant : les "mafias du sable". Ces réseaux criminels pillent les ressources naturelles, provoquant une dégradation des écosystèmes côtiers et une raréfaction des matériaux de construction. Ce trafic illégal, alimenté par des lacunes dans le contrôle et la régulation, porte atteinte non seulement à l'économie formelle, mais également à l'environnement.
Un impact environnemental alarmant
L'abandon ou la mauvaise gestion des carrières pose également des défis environnementaux majeurs. Les sites laissés à l'abandon deviennent souvent des zones de dégradation, perturbant les écosystèmes locaux et présentant des risques pour les communautés voisines. La surexploitation des ressources, en particulier dans les zones côtières, menace également la biodiversité et favorise l'érosion des plages.
Perspectives d'amélioration
Pour remédier à ces problèmes, une approche intégrée est nécessaire. Cela inclut :
Renforcement de la régulation : Mettre en place des mécanismes de contrôle plus stricts pour assurer une exploitation durable et responsable.Réhabilitation des carrières abandonnées : Lancer des programmes de réhabilitation pour réduire l'impact environnemental des sites inutilisés.Lutte contre l'exploitation illégale : Intensifier les efforts pour démanteler les réseaux criminels liés aux "mafias du sable".Soutien aux petits exploitants : Favoriser une meilleure répartition des opportunités dans le secteur, en simplifiant les procédures administratives pour les exploitants individuels.
Le secteur des carrières de sable, bien qu'essentiel à l'économie marocaine, doit relever ces défis pour devenir un moteur de développement durable et inclusif. En combinant régulation efficace, sensibilisation environnementale et innovation, il est possible d’assurer une exploitation équilibrée des ressources tout en préservant les écosystèmes pour les générations futures.
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