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Côte d’Ivoire : Une convention Sénat–Corsair provoque une vague de colère
Une convention signée le 15 mai entre plusieurs institutions ivoiriennes, dont le Sénat, et la compagnie aérienne française Corsair, provoque une vive controverse en Côte d’Ivoire. Au cœur de la polémique : des avantages accordés à certains élus et à leurs familles pour voyager à moindre coût et bénéficier de soins médicaux dans un prestigieux hôpital parisien, alors que le système de santé public ivoirien reste confronté à de nombreux défis.
L’accord, dévoilé publiquement par Kandia Camara, présidente du Sénat, vise à offrir « une réduction des coûts des billets d’avion sur les lignes de Corsair tant pour les voyages professionnels que privés », tout en permettant aux bénéficiaires d’accéder à des prestations de santé à tarif préférentiel à l’hôpital américain de Paris. L’annonce a suscité une onde d’indignation dans les rangs de l’opposition et sur les réseaux sociaux.
La compagnie Corsair, opérant un vol quotidien entre Abidjan et Paris, avait déjà lancé en 2019 un forfait combinant billet d’avion et bilan médical destiné à l’ensemble de sa clientèle ivoirienne. Mais les déclarations de la présidente du Sénat laissant entendre que ces avantages concerneraient spécifiquement des élus de l’Assemblée nationale, du Sénat et de trois autres institutions ont relancé le débat sur les privilèges accordés à la classe politique.
Le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), principale formation d’opposition, a rapidement réagi par un communiqué. « Le mandat d’élu de la nation ne doit pas être un moyen d’enrichissement ni d’obtention de privilèges démesurés au détriment du peuple », a-t-il dénoncé. Le Cojep, parti fondé par Charles Blé Goudé, a quant à lui condamné une initiative jugée « élitiste et déconnectée des réalités du peuple ivoirien ».
Les internautes n’ont pas tardé à relayer leur colère, pointant du doigt un « mépris » supposé envers les citoyens et une « arrogance des élites », à l’heure où de nombreux Ivoiriens peinent à accéder à des soins de qualité dans les établissements publics.
Le contraste est d’autant plus frappant que le gouvernement ivoirien met régulièrement en avant les efforts déployés depuis 2011 pour améliorer les infrastructures sanitaires. Huit centres hospitaliers régionaux, onze hôpitaux généraux et un centre d’oncologie ont été inaugurés, en parallèle du lancement de la Couverture maladie universelle (CMU), censée rendre les soins accessibles au plus grand nombre.
Cependant, le rapport annuel du Conseil national des droits de l’Homme (CNDH) publié fin 2023 soulignait de sérieuses failles persistantes : pénurie de médecins, inégalités d’accès aux soins, et paiements informels exigés avant toute prise en charge. Autant de constats qui nourrissent aujourd’hui le malaise autour de cette convention jugée symbolique d’une fracture grandissante entre gouvernants et gouvernés.
À ce jour, ni le Sénat ni l’Assemblée nationale n’ont apporté de réponse officielle à la polémique. Mais pour de nombreux observateurs, cette affaire dépasse le simple partenariat logistique : elle cristallise le sentiment d’injustice d’une population qui attend, avant tout, équité et transparence dans la gestion des affaires publiques.
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