- 17:00Les PME allemandes à la conquête du marché marocain : L’implantation stratégique de la BVMW à Rabat
- 16:45Prison de Larache 2 : la direction réfute les accusations de négligence après le décès d’un détenu
- 16:15LGV Marrakech–Tanger : Sinohydro entame le creusement du tunnel stratégique à Rabat
- 15:35Agriculture durable : l’INRA et Syngenta dévoilent les fruits d’un partenariat axé sur l’innovation
- 15:00La SRM Casablanca-Settat, pionnière de l’excellence opérationnelle avec 9 certifications SMI
- 14:40Salé recense ses bâtisses menaçantes : entre prévention et urgence patrimoniale
- 14:02Le secteur du ciment en plein essor : Une hausse de plus de 10 % des livraisons à fin avril 2025
- 13:48Africorp et UM6P s’allient pour innover
- 13:35À Meknès, le ministre Ryad Mezzour souligne le rôle clé des compétences marocaines dans la souveraineté industrielle
Suivez-nous sur Facebook
Eau et agriculture : défis et inégalités au Maroc
La gestion des ressources en eau au Maroc se heurte à des défis structurels qui compromettent non seulement la souveraineté alimentaire du pays, mais aussi l'équité sociale. Une étude récente de l'Association pour la Taxation des Transactions et pour l’Action Citoyenne (ATTAC Maroc) met en lumière ces enjeux cruciaux.
Un système inégalitaire
Depuis plusieurs années, la répartition des ressources hydriques au Maroc révèle des disparités marquées, particulièrement dans le secteur agricole, qui consomme plus de 80 % de l'eau disponible. Ce modèle favorise les grands exploitants agricoles et les terres irriguées, qui représentent à peine 19 % des surfaces cultivées. Les vastes terres non irriguées, qui constituent plus de 80 % du territoire agricole, sont souvent négligées. Cette situation, selon l'étude, renforce une orientation classiste qui désavantage les petits agriculteurs.
Priorité à l’exportation
Les politiques agricoles marocaines semblent privilégier les cultures destinées à l'exportation, au détriment des cultures vivrières essentielles comme le blé et les légumineuses. Les grandes exploitations, soutenues par des exonérations fiscales et des subventions, dominent le paysage agricole, laissant les petits producteurs en difficulté. Les exportations de produits à forte valeur ajoutée, tels que les fruits et légumes, nécessitent une quantité d'eau considérable, aggravant ainsi la crise de sécheresse que le pays traverse.
L’étude souligne également que, malgré l’énorme investissement dans l'agriculture d'exportation, la balance commerciale agricole reste préoccupante. En 2021-2022, la production céréalière a chuté de 69 % par rapport à l'année précédente, poussant le Maroc à importer plus de la moitié de ses besoins en céréales. Cette dépendance rend le pays vulnérable aux fluctuations du marché mondial et aux crises climatiques.
Vers une refonte des politiques
Face à ces enjeux, ATTAC Maroc appelle à une refonte des politiques actuelles. L'association prône un modèle agricole qui favorise la souveraineté alimentaire tout en préservant les ressources en eau. Elle plaide pour la restitution des sources d'eau accaparées par des intérêts privés et l'abandon des partenariats public-privé qui aggravent la crise de l'endettement.
L'étude met également en avant la nécessité d'une gestion démocratique des ressources en eau, soutenue par une supervision citoyenne. Compensations pour les communautés touchées par les politiques actuelles et l'élaboration de stratégies libératrices, indépendantes des institutions internationales, sont des mesures jugées urgentes.
Une mobilisation collective indispensable
Pour surmonter ces défis, ATTAC Maroc insiste sur la mobilisation collective, tant au niveau local qu'international. L'inclusion des agriculteurs et des consommateurs dans le processus de décision est cruciale pour élaborer des stratégies durables. Une approche participative pourrait permettre d'adresser les besoins réels des communautés tout en garantissant une gestion équitable des ressources hydriques.
En somme, la gestion des ressources en eau au Maroc est un enjeu complexe qui nécessite une prise de conscience et un changement radical dans les politiques agricoles. L’avenir de la souveraineté alimentaire et de l’équité sociale dépend de la manière dont ces ressources vitales seront gérées dans les années à venir.
Commentaires (0)