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Autoroute électrique sud-centre : le deal ONEE – Taqa-Nareva-FM6I
Le Maroc franchit un nouveau palier dans son ambition énergétique avec le projet d’autoroute électrique sud-centre, un lien haute tension en courant continu (HVDC) de 1 400 kilomètres. Ce projet stratégique, d’un coût estimé à 3 milliards de dollars, vise à connecter les vastes capacités renouvelables des provinces du sud au centre économique du pays. Il s’inscrit dans une dynamique de développement durable et de transition énergétique portée par l’État marocain.
Le projet se réalisera sous un mode partenariat public-privé (PPP), encadré par un protocole d’accord signé récemment entre le gouvernement, l’Office national de l’électricité et de l’eau potable (ONEE) et un consortium marocano-émirati regroupant Taqa Morocco, Nareva et le Fonds Mohammed VI pour l’investissement (FM6I). Ce consortium assumera la responsabilité du financement et du suivi de la construction de la ligne, tandis que l’ONEE se chargera de son exploitation, garantissant ainsi l’intégration harmonieuse de cette infrastructure dans le réseau national.
Le montage financier retenu, dit « project finance », combine fonds propres et emprunts, avec un remboursement basé uniquement sur les flux de trésorerie générés par l’ONEE. Ce mécanisme assure un équilibre entre les risques financiers et la viabilité à long terme du projet. Par ailleurs, à travers des contrats d’achat d’énergie (PPA), l’ONEE s’engage à acheter l’électricité produite par 1 200 MW d’éolien développés par le consortium, renforçant ainsi la capacité verte du réseau national.
Avant cet accord, l’ONEE avait exploré deux schémas : un modèle EPC (engineering, procurement, construction) pour la réalisation de l’infrastructure, et un mode BOOT (built, own, operate, transfer) pour le financement et l’exploitation. Après une sélection rigoureuse, cinq grands groupes internationaux, tels que GE Vernova et Siemens Energy, ont été shortlistés pour le volet EPC. Finalement, l’ONEE a décidé de concentrer ses efforts sur la composante EPC, abandonnant le BOOT, pour une gestion plus ciblée du projet.
Cette nouvelle autoroute électrique, d’une capacité de 3 000 MW, répond à un enjeu crucial : relier les parcs renouvelables dispersés dans le Sahara marocain aux centres de consommation du pays. La ligne actuelle de 400 kV, déjà saturée, supporte environ 1 500 MW provenant notamment des parcs éoliens de Tarfaya, Boujdour ou Aftissat, ainsi que de plusieurs installations solaires. Le développement de cette infrastructure est donc vital pour assurer la continuité de l’effort de transition énergétique et accompagner la croissance économique.
Prévue avant 2030, cette liaison HVDC s’inscrit dans une stratégie énergétique cohérente, favorisant l’essor des énergies renouvelables et la sécurisation de l’approvisionnement électrique national. Ce projet témoigne de l’engagement du Maroc à conjuguer modernisation des réseaux et développement durable, tout en mobilisant un partenariat public-privé innovant.